économie
Nouvelle flambée de l'essence, sur fond de mécontentement syndical et d’impatience de la population
L'essence sans-plomb frôle désormais les 18 dirhams et le litre et le gazole près de 16 dirhams, des niveaux jamais égalés
Quid avec Afp
Les prix des carburants à la pompe ont atteint de nouveaux records jeudi, suscitant la colère des syndicats et des appels au gouvernement pour protéger le pouvoir d'achat.
L'essence sans-plomb frôle désormais les 18 dirhams et le litre et le gazole près de 16 dirhams, des niveaux jamais égalés, dans un contexte de crise internationale qui semble s’installer durablement, entrainant hausse de l'inflation et faible croissance, qui surviennent après deux ans d’une pandémie planant toujours sur la situation socio-économique et sur la santé des citoyens. Pour ne rien arranger, une sècheresse sans précédent depuis plus de trente s’est invitée pour compliquer une saison 2021-2022 déjà bien difficile.
Dans une lettre diffusée mercredi, la Confédération démocratique du travail (CDT) a exhorté le chef du gouvernement Aziz Akhannouch à "intervenir d’urgence pour protéger le pouvoir d'achat de la classe ouvrière et de la population en général, et se rendre compte de l'ampleur des souffrances qu'ils subissent".
Le Maroc fait face depuis déjà plusieurs mois à des hausses continues des prix, en particulier des hydrocarbures, conséquence notamment de la guerre en Ukraine.
Le gouvernement se refuse jusqu'à présent à subventionner les carburants comme avant 2015.
Mais il a doublé le budget consacré aux subventions pour le gaz butane, la farine et le sucre à hauteur de 32 milliards de dirhams.
Le gouvernement a également déboursé environ 1,4 milliard de dirhams depuis avril pour aider les transporteurs routiers (soit 180.000 véhicules) pour éviter que le transport impacte trop l’inflation qu’il sue à maintenir à des taux supportables.
"Le gouvernement est en train d’étudier les marges possibles pour revoir à la hausse le montant de ces aides", a déclaré jeudi le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, à l'issue du conseil des ministres hebdomadaire.
Mais les hausses de prix sont "liées à un contexte international (...) et l'incertitude sur les niveaux qu’ils pourraient atteindre augmente chaque jour", a ajouté M. Baitas.
Dans l'opposition, l'Union socialiste des forces populaires (USFP), exige une baisse des taxes indirectes et une augmentation de l'impôt sur les sociétés.