Selon l’ONU, 2024 est l’année la plus meurtrière jamais enregistrée pour les travailleurs humanitaires, avec 377 décès à travers le monde, dont 281 liés à la guerre à Gaza. Ce sombre record reflète l’aggravation des conflits, la réduction des budgets humanitaires et la vulnérabilité croissante des agents sur le terrain, au moment où leur présence n’a jamais été aussi cruciale.

Nations Unies (New York) - La coordonnatrice adjointe des secours d’urgence des Nations Unies, Joyce Msuya, a indiqué, mercredi à New York, que 2024 était l’année "la plus meurtrière jamais enregistrée" pour les travailleurs humanitaires.

“L’an dernier, en effet, pas moins de 377 travailleurs humanitaires ont trouvé la mort dans 20 pays à travers le monde, faisant de l’année 2024 la plus meurtrière jamais enregistrée pour cette catégorie professionnelle”, a relevé la responsable onusienne lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur la protection des agents humanitaires et du personnel de l’ONU.

Elle a noté que ce nombre représente une hausse de près de 100 décès comparé à 2023, qui avait déjà enregistré une forte augmentation par rapport à 2022.

“Ces deux dernières années ont été particulièrement brutales”, a-t-elle concédé.

De son côté, le chef du Département de la sûreté et de la sécurité des Nations Unies (UNDSS), Gilles Michaud, a indiqué que les travailleurs humanitaires font désormais face à un “nouveau risque”: la forte réduction des budgets humanitaires.

Selon lui, si l’ONU et ses partenaires sont contraints de réduire l’aide apportée, “les personnels humanitaires risquent de devenir la première cible du désespoir des populations”.

En mai 2024, le Conseil de sécurité a adopté une résolution en réaction à la montée de la violence et des menaces contre les travailleurs humanitaires. Cette résolution appelle le Secrétaire général de l’ONU à recommander des mesures pour prévenir et répondre à de tels incidents, renforcer la responsabilité et améliorer la protection du personnel et des biens humanitaires.