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Algérie : 24 manifestants sous mandat de dépôt, 111ème mardi des étudiants dans la rue
Des étudiants posant sous une banderole rejetant toute « normalisation avec le régime #khiana (trahison)
Alger - Des centaines d'étudiants algériens sont de nouveau descendus mardi dans la rue pour réclamer un changement radical du système.
Pour leur 111e mardi, les étudiants ont entonné des slogans en faveur d'une "Algérie libre et démocratique", une "presse libre" et une "justice indépendante", ainsi qu’un "Etat civil et non militaire".
Des étudiants, mais aussi beaucoup de citoyens venus leur prêter main forte, se sont rassemblés dès le milieu de la matinée au lieu habituel du départ de la manifestation, la place des Martyrs.
Les manifestants ont dénoncé les incarcérations et le placement sous mandat de dépôt de 24 manifestants arrêtés lors d’une tentative de marche samedi passé à Bab El Oued (Alger).
D’autres militants, comme les anciens détenus Mohamed Tadjadit et Malik Riahi, ont été arrêtés et se trouvent toujours en garde à vue suite à la diffusion de la vidéo du mineur violé dans un commissariat de police à Alger qui a fait beaucoup de bruit.
Les étudiants qui ont marché lors de ce 111e mardi ont exprimé leur totale solidarité aux personnes arrêtées et appelé à leur libération immédiate, ainsi que tous les détenus d’opinion.
"Le régime veut punir Bab El Oued à cause des marées humaines qui viennent de ce quartier", a indiqué un des manifestants qui a pris la parole à la fin de la marche.
D’autres ont insisté sur la nécessité de maintenir les marches du samedi, malgré la répression.
A Tizi Ouzou, la marche des étudiants a été de nouveau empêchée. Quelques dizaines de manifestants, partis du campus Hasnaoua, ont été bloqués au centre-ville par un cordon des forces de l’ordre.
Les étudiants n’ont pas tenté de forcer le passage, se contentant de scander les slogans habituels du Hirak.
Vingt-quatre manifestants sous mandat de dépot
Vingt-quatre manifestants, arrêtés lors de la marche de samedi dernier, ont été placés sous mandat de dépôt, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
Dix d'entre eux ont été placés sous mandat de dépôt par le tribunal de Baïnem, a précisé la même source dans un communiqué.
Elle a relevé que toutes les personnes arrêtées samedi et présentées lundi devant le procureur et juge d’instruction du tribunal de Baïnem sont placées sous mandat de dépôt.
Les quatorze autres manifestants ont, quant à eux, comparu devant le tribunal de Sidi M’hamed avant de connaître le même sort.
Ces manifestants sont poursuivis pour "atteinte à l’unité nationale, attroupement non armé et incitation à attroupement non armé", souligne le CNLD.
La décision de placer en détention ces manifestants, arrêtés lors des marches de samedi dernier, a provoqué l’indignation et la consternation des activistes du Hirak qui ont tenu des rassemblements devant les deux tribunaux concernés à Alger lors des présentations.
Le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme des Nations unies avait exigé, le 5 mars, des autorités algériennes de cesser immédiatement les violences à l’encontre des manifestants pacifiques et mettre un terme également aux détentions arbitraires.
"La libération immédiate et sans condition de toutes les personnes arrêtées ou détenues arbitrairement pour leur soutien présumé au Hirak" et "abandonner toutes les charges retenues contre elles", a-t-il poursuivi.