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Algérie : Contrairement aux généraux impliqués, lourdes peines de prison confirmées pour des caciques civils de l’ère Bouteflika
Ahmed Ouyahia (à g) et Abdelmalek Sellal
Un tribunal d’Alger a condamné, jeudi 28 janvier, à de lourdes peines de prison, deux anciens premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, impliqués dans un scandale emblématique de la corruption et du népotisme régnant sous l’ex-président Abdelaziz Bouteflika. Pour coupables qu’ils sont, les deux anciens premiers ministres apparaissent, malgré les tentatives du pouvoir militaire, qui a sauvé les siens, notamment les généraux Nezzar et Toufiq, que comme les boucs émissaires d’une gérontocratie armée qui baigne dans la corruption.
Ce jugement confirme les peines de quinze ans et douze ans d’emprisonnement prononcées lors du premier procès en décembre 2019 à l’encontre d’ Ouyahia et Sellal. Ces derniers étaient poursuivis dans le cadre d’une affaire de corruption et de népotisme dans le secteur du montage automobile et du financement « occulte » de la campagne électorale de M. Bouteflika en 2019.
Ce nouveau procès s’était ouvert le 9 janvier, après que la Cour suprême algérienne a accepté un pourvoi en cassation de la défense. Il concernait une quinzaine de personnalités : anciens ministres, magnats et hauts fonctionnaires poursuivis aux côtés des deux ex-dirigeants de l’ère Bouteflika qui n’ont pas eu le même traitement de faveur que les militaires sacrifiés sur l’autel du Hirak populaire par l’ancien chef d’état-major, le général Gaïd Salah. Dès son décès suspect trois jours après l’investiture de Abdelmadjid Tebboune, la hiérarchie militaire s’est mise à rétablir les siens dans « leurs droits ».