Ce que l'on sait de la tentative d'assassinat présumée sur Donald Trump

5437685854_d630fceaff_b-

16 septembre 2024, Ryan Wesley Routh, présumé auteur d’une tentative d’assassinat de Trump, lors d'une interview pour l'évacuation des civils et des militaires ukrainiens de Mariupol, dans le centre de Kiev, le 27 avril 2022. (Photo AFPTV / AFP)

1
Partager :

Donald Trump a réchappé dimanche à une tentative d'assassinat présumée, la seconde visant l'ex-président américain en deux mois. Le point sur ce que l'on sait de cet événement qui bouscule, une fois de plus, la campagne pour l'élection présidentielle de novembre.

Tirs dimanche 

Dimanche, Donald Trump joue au golf sur son terrain de Palm Beach, à 15 minutes de route de sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride. Vers 13H30 locales, un agent du Secret Service chargé de sa protection qui inspecte le terrain de golf devant le candidat républicain repère le canon d'une arme à feu à travers un grillage et tire en sa direction. Le président était à quelques centaines de mètres, selon le shérif local.

Un témoin a raconté aux autorités avoir vu un homme s'échapper des buissons en bordure du golf pour s’engouffrer dans une voiture Nissan noire. Ce témoin a le temps de prendre une photo du véhicule et de sa plaque d'immatriculation, ce qui a permis à la police locale de repérer le véhicule sur une autoroute et d'interpeller l'homme, dans le calme.

Autour du grillage du club de golf ont été retrouvés un fusil d'assaut "de type" AK-47 monté d'une lunette de tir, deux sacs à dos avec des plaques céramiques et une caméra GoPro, ont détaillé les autorités lors d'une conférence de presse.

A 14H25 dimanche, l'équipe de campagne de Donald Trump a diffusé un très bref communiqué. "Le président Trump est sain et sauf après des coups de feu à proximité de lui.". "Le FBI (...) enquête sur ce qui semble être une tentative d'assassinat contre l'ancien président Trump", a écrit quelques heures plus tard la police fédérale dans un communiqué.

Le suspect: Ryan Wesley Routh -

L'homme interpellé est Ryan Wesley Routh, 58 ans. Artisan indépendant dans le bâtiment à Hawaï, il est allé en Ukraine pour soutenir le pays face à l'invasion russe.

"Poutine est un terroriste et il faut en finir avec lui", avait-il déclaré à l'AFP à Kiev fin avril 2022, alors qu'il participait à une manifestation en faveur des Ukrainiens piégés dans la ville portuaire de Marioupol.

Ses comptes sur les réseaux sociaux montrent un grand intérêt pour l'actualité; il y a souvent critiqué Donald Trump. Selon la presse américaine, il a voté à la primaire démocrate en mars dans l'Etat de Caroline du Nord.

C'est aussi dans cet Etat qu'il s'était barricadé, armé d'un fusil automatique, face aux forces de l'ordre en 2002. Son casier judiciaire compte plusieurs autres mentions, notamment pour arriérés d'impôts, selon CNN.

Nouvelles interrogations pour le Secret Service

Tard dimanche soir, Donald Trump a remercié les forces de l'ordre "pour leur travail absolument remarquable aujourd'hui". Mais ce nouvel incident soulève à nouveau des interrogations sur le Secret Service, moins de deux mois après la tentative d'assassinat contre le républicain en Pennsylvanie.

Le 13 juillet, le tireur avait réussi à se hisser sur un toit avec une vue directe sur l'ex-président, en meeting à Butler, et avait tiré avant d'être abattu. Donald Trump avait été blessé à l'oreille et un spectateur avait été tué.

Cet échec retentissant pour le Secret Service avait poussé sa patronne à démissionner 10 jours plus tard.

Dimanche, "le Secret Service a fait exactement ce qu'il avait à faire", a déclaré le shérif du comté de Palm Beach, ajoutant que si Donald Trump avait été président, l'ensemble du golf aurait été bouclé, mais qu'un tel dispositif n'était pas la norme pour un ancien président.

Lundi, le président Joe Biden a réclamé "davantage d'aide", et notamment "plus de personnel", pour le Secret Service.

Lourd climat politique 

La tentative d'assassinat contre Donald Trump en juillet, dont les images du sang coulant de l'oreille du candidat avaient fait le tour du monde, a poussé son équipe à favoriser les événements de campagne à l'intérieur et il s'est adressé à ses partisans derrière des vitres pare-balles.

La campagne pour 2024 est de plus en plus tendue, notamment sur le sujet de l'immigration. Donald Trump a par exemple relayé des allégations infondées affirmant que des immigrés haïtiens voleraient des chats, des chiens et d'autres animaux de compagnie pour les manger dans une ville de l'Etat de l'Ohio. Elle est depuis victime d'alertes à la bombe et fermetures temporaires d'écoles.

Le républicain a répété ces allégations lors d'un débat particulièrement âpre face à Kamala Harris le 10 septembre, dans un climat politique de plus en plus délétère. (AFP)