Discussions américano-ukrainiennes dimanche à Ryad, le Kremlin s'attend à des négociations ''difficiles''

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Le secrétaire d'État américain Marco Rubio (2e à gauche), le conseiller à la sécurité nationale américain Mike Waltz (à gauche), le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andrii Sybiha (3e à droite), le chef de la présidence ukrainienne Andriy Yermak (2e à droite) et le ministre ukrainien de la Défense Rustem Umerovto (à droite) à Jeddah le 11 mars 2025. s. (Photo de SAUL LOEB / POOL / AFP)

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Une rencontre inédite entre Ukrainiens et Américains à Ryad pourrait ouvrir la voie à une trêve partielle avec la Russie, dans un contexte marqué par la recrudescence des frappes et un front de plus en plus instable. Pendant que les diplomates négocient, les armes, elles, continuent de parler.

Kiev, Ukraine - La rencontre entre Ukrainiens et Américains sur une éventuelle trêve partielle de la guerre avec la Russie doit avoir lieu dimanche dans la soirée à Ryad, à la veille de discussions attendues comme "difficiles" par le Kremlin entre les délégations russes et américaines, également en Arabie saoudite.

L'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, s'est lui montré beaucoup plus optimiste dimanche, disant s'attendre à "de vrais progrès" lors de ces pourparlers avec le duo de négociateurs envoyés par Vladimir Poutine.

"La rencontre avec les Américains est prévue ce soir", a indiqué une source au sein de la délégation ukrainienne à des médias.

Washington et Kiev poussent, au minimum, pour une trêve des frappes contre les sites énergétiques. L'Ukraine s'es dite "prête" à un cessez-le-feu "général" mais sans conditions.

Le président russe Vladimir Poutine, dont l'armée avance sur le terrain malgré, semble jouer la montre, tant que ses hommes n'ont pas expulsé les troupes ukrainiennes de la région frontale de Koursk.

A ce stade, le Kremlin assure s'être uniquement en désaccord avec Washington sur un moratoire concernant les frappes visant les sites énergétiques des deux belligérants.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a d'ores et déjà tempéré les attentes autour de ces nouvelles discussions : "Il s'agit d'un sujet très complexe et il y a beaucoup de travail à faire", at-il fait valoir à la télévision russe, estimant que ces négociations seraient "difficiles".

"Nous n'en sommes qu'au début", at-il encore dit en vue d'un règlement du conflit, déclenché par l'offensive russe contre l'Ukraine en février 2022.

Symbole de ces divergences, la délégation ukrainienne sera menée par le ministre de la Défense Roustem Oumerov, tandis que Vladimir Poutine a décidé d'envoyer un sénateur ex-diplomate de carrière et un cadre du FSB, des profils moins élevés.

Discussions sur la mer Noire

Autre différence notable, Dmitri Peskov a affirmé dimanche que "le principal" sujet de discussions entre Russes et Américains serait "la reprise" de l'accord céréalier en mer Noire, omettant complètement de permettre un éventuel accord d'arrêt des combats, limité ou sans conditions.

L'accord céréalier, en vigueur entre l'été 2022 et 2023, avait permis à l'Ukraine d'exporter ses céréales, vitales pour l'alimentation mondiale, malgré la présence de la flotte russe dans la zone.

La Russie s'en était retirée après un an, déplorant que les Occidentaux ne respectent pas à ses yeux leurs engagements censés assouplir les sanctions sur les exportations russes de produits agricoles et d'engrais.

"Nos négociateurs seront prêts à discuter des nuances autour de ce problème", a poursuivi M. Peskov.

Steve Witkoff, l'émissaire spécial de Donald Trump, a lui affirmé penser que "de vrais" ferait lundi des progrès avec les Russes, "particulièrement en ce qui concerne la mer Noire".

Il a évoqué sur la chaîne Fox "un cessez-le-feu sur les navires entre les deux pays, et à partir de cela, on se dirigera naturellement vers un cessez-le-feu total des tirs".

De son côté, un haut responsable ukrainien au fait des discussions, avait assuré vendredi que les discussions entre Ukrainiens et Américains allaient, elles, se concentrer sur les aspects "techniques" d'un arrêt provisoire partiel des combats : "quels sites", "comment contrôler ce cessez-le-feu, quelles armes ?"

Rare succès ukrainien 

En parallèle de ces discussions diplomatiques, l'armée ukrainienne a annoncé dimanche avoir repris le petit village de Nadia, dans la région orientale de Lougansk, un succès rare sur le terrain pour les forces de Kiev dans cette zone quasiment entièrement contrôlée par la Russie.

Dans la nuit, l'armée russe a de son côté attaqué "massivement" Kiev, à l'aide de drones, faisant trois morts et dix blessés, d’après les autorités locales.

Dans la foulée, Volodymyr Zelensky a appelé ses alliés à faire "pression" sur Moscou pour "mettre fin" au conflit, son ministre des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, dénonçant lui "la terreur systématique" russe qui "sape les efforts de paix".

Pour répondre aux bombardements russes, l'Ukraine réplique, en tentant d'attaquer des cibles militaires ou énergétiques directement sur le sol russe.

Dans la région russe de Rostov (sud), un homme est décédé dans une attaque de drone sur sa voiture, selon le gouverneur régional, Iouri Slioussar.

Sur le front, l'armée russe a dit dimanche avoir repris la localité de Sribné dans l'Est ukrainien. (Quid avec AFP)

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