Énièmes vaines condamnations internationales pour la tuerie d'humanitaires à Gaza dans un raid israélien 

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Funérailles d'un tué par un bombardement israélien sur l'école Jawni  dans le centre de la bande de Gaza le 12 septembre 2024 (Photo Eyad BABA / AFP)

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Les Nations unies et l'Union européenne ont condamné pour la énième fois sans conséquences, jeudi, la mort de collaborateurs de l'ONU dans une frappe israélienne contre une école abritant des déplacés dans la bande de Gaza, qui a tué au total 18 personnes selon des secouristes.

Comme à chaque fois, Israël a affirmé avoir visé des "terroristes" du Hamas palestinien lors de cette dernière attaque en date de son armée mercredi contre une école transformée en camp de déplacés dans le territoire palestinien dévasté par plus de 11 mois de guerre.

Israël qui a juré de « détruire le Hamas » et a lancé une campagne de bombardements aériens suivie d'une offensive terrestre à Gaza, ne fait  de mener un carnage de dizaines de milliers de Palestiens en grande majorité des femmes et des enfants et provoqué un désastre humanitaire et sanitaire.

"Une école transformée en refuge pour 12.000 personnes a de nouveau été visée par des frappes israéliennes. Six de nos collègues de l'Unrwa (l'agence pour les réfugiés palestiniens) figurent parmi les morts. Ce qui se passe à Gaza est totalement inacceptable", a déclaré le patron de l'ONU Antonio Guterres.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, s'est dit "scandalisé". "Le mépris des principes fondamentaux du droit international humanitaire, en particulier de la protection des civils, ne peut et ne doit pas être accepté par la communauté internationale."

Même son de cloche à Berlin, qui a jugé "totalement inacceptable" la mort des humanitaires. "L'armée israélienne a la responsabilité de protéger les collaborateurs de l'ONU et les humanitaires."

"Qu'ont-ils fait de mal"? 

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a appelé à protéger les travailleurs humanitaires, "une question que nous continuons à aborder avec Israël". Abondant  comme d’habitude dans le sens des Israéliens, il a ajouté : "Nous continuons à voir le Hamas se cacher dans ces sites".

Selon le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, 18 personnes dont des collaborateurs de l'Unrwa ont péri dans la frappe contre l'école d'al-Jawni dans le camp de Nousseirat (centre), qui a déjà été visée plusieurs fois depuis le début de la guerre.

Tel-Aviv prétend avoir demandé à l'Unrwa de lui fournir "des informations détaillées et les noms des travailleurs", afin d'enquêter. "Jusqu'à maintenant, l'Unrwa n'a pas répondu malgré des demandes répétées."

Mais Juliette Touma, directrice de la communication à l'Unrwa, a affirmé à l'AFP: "nous n'avons pas connaissance d'une telle demande à l'Unrwa".

L'agence "partage chaque année les listes de tous ses employés avec les gouvernements hôtes et, dans le contexte de la Cisjordanie et de Gaza, avec l'Etat d'Israël en tant que force occupante", a-t-elle dit.

"Il n'y a aucun lieu sûr à Gaza", s'est lamentée Oum Ayman, une Palestinienne, devant l'hôpital des martyrs d'al-Aqsa de Deir al-Balah, où ont été transportés des blessés dans la frappe de l'école, dont au moins un enfant et des femmes.

"Les enfants, les personnes âgées, les femmes, qu'ont-ils fait de mal pour finir en morceaux?"

Nouveaux raids meurtriers 

Ces derniers mois, l'armée a frappé plusieurs écoles dans la bande de Gaza, accusant le Hamas d'y opérer.

Ce mouvement, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme terroriste par l'Union européenne et les Etats-Unis, dément ces accusations.

La grande majorité des 2,4 millions d'habitants du territoire palestinien ont été déplacés et beaucoup ont trouvé refuge dans des écoles.

Ailleurs dans la bande de Gaza, au moins 15 Palestiniens ont été tués jeudi dans les bombardements incessants israéliens, dont sept y compris des enfants à Gaza-ville (nord), selon la défense civile.

La guerre israélienne d’extermination des Palestiniens a fait au moins 41.118 morts pour la quasi-totalité des civils dont plus de 32.000 femmes et enfants comme en témoigne l'ONU. (Quid avec AFP)

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