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France-Retraites: 14e round avec son lot de violences et de polémiques
Des manifestants au milieu des bombes lacrymogènes lors d'une manifestation au 14e jour d'action après que le gouvernement a fait passer une réforme des retraites au parlement sans vote, en utilisant l'article 49.3 de la constitution, à Rennes, dans l'ouest de la France, le 6 juin 2023. (Photo Damien MEYER / AFP)
Après cinq mois de manifestations contre la réforme des retraites, les syndicats persistent et signent, la CGT menaçant même les jeux olympiques 2024 si le gouvernement s’obstine à ne pas retirer sa loi sur les retraites. La 14e journée de mobilisation, deux jours avant l'examen à l'Assemblée d'une loi d'abrogation qui a peu de chance d'aboutir, s’est déroulée avec les violences habituelles notamment à Lyon où, une nouvelle fois, a été émaillée de dégradations et d'affrontements avec les forces de police, accusées d'avoir "attaqué des membres de l'intersyndicale.
Toulouse, Nantes et Rennes ont eu aussi leur lot de violences. A Paris, un CRS a été blessé, et du mobilier urbain dégradé, et la préfecture avait procédé à 28 interpellations.
Un homme suspecté d'avoir incendié un cabanon de chantier sur le parcours parisien a été interpellé, selon une source policière
Même si le ministère de l'Intérieur minimise comme à son habitude le nombre des manifestant en les estimant avec une précision millémétrique à 281.000 manifestants en France, la CGT a compté, elle, "plus de 900.000"
"Nous voulons de vraies négociations", a prévenu la numéro un de la CGT, Sophie Binet. Soulignant que "les retraites resteront toujours un combat", elle a mis en avant l'objectif de "gagner des avancées concrètes". "L'intersyndicale va rester unie", a-t-elle ajouté, jugeant "probable qu'il y ait d'autres manifestations au vu de la colère dans le pays".
Une colère que "ce mouvement a permis d'exprimer", confirmait à Lille Michel Moulbach, ouvrier en bâtiment de 60 ans. Mais "il faut être réaliste", ajoutait ce militant cégétiste, à l'approche des vacances "ça va être difficile de ne pas faire une pause". Mais reprendre en plus fort à la rentrée.
Des actions coup de poing - intrusion au siège du comité d'organisation des JO-2024, coupure d'électricité en banlieue parisienne - les perturbations livrent una vant goût de ce que pourrait être l’action syndicale pendant les Jeux Olympiques.
Un tiers des vols ont été annulés à l'aéroport d'Orly.
Beauvau avait déployé 11.000 policiers et gendarmes pour réprimer les manifestations, dont 4.000 dans la seule capitale, indique l’AFP.
Le camp présidentiel entend continuer d’observer sa ligne autoritariste, comme en témoigne la publication dimanche au Journal officiel des deux premiers décrets d'application, dont celui portant progressivement l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans.
"Enorme anomalie"
A l’image de la Première ministre qui a actionné l’action 49.3 pour passer outre le vote incertain des députés, ce jeudi, la présidente de l'Assemblée devrait dégainer l'article 40 de la Constitution - qui interdit aux parlementaires de déposer des amendements ayant un impact financier - pour faire obstacle au texte déposé par le groupe Liot.
A l'unisson de la gauche et des députés Liot, Sophie Binet a plaidé qu'il est "indispensable de laisser le Parlement voter" au risque d'une "énorme anomalie démocratique". Mais pour Laurent Berger, "ce n'est pas bien parti".
"Le match est joué", a estimé le chef des sénateurs LR Bruno Retailleau sur Sud Radio.
Jean-Luc Mélenchon (LFI) a promis mardi que "la lutte continuera(it)" contre la réforme même s'il a admis ne pas savoir "sous quelle forme".
Le débat doit se tenir "dans le cadre démocratique et le respect de la Constitution", avait de son côté affirmé lundi le président de la République, Emmanuel Macron. "Les annonces viendront en temps voulu", a-t-il dit mardi en marge des commémorations du Débarquement.
Le gouvernement prévoit la tenue mi-juin d'une réunion multilatérale, soit à Matignon, soit à l'Elysée, avec syndicats et patronat.
Une perspective qui n'enchante pas les leaders syndicaux, qui devraient se réunir en visio mardi prochain. Frédéric Souillot (FO) a déjà fait savoir qu'il "n'irait pas", tandis que François Hommeril (CFE-CGC) n'a "pas envie d'aller à une opération de communication". (Quid avec AFP)