Frappes israéliennes à Gaza après la mort de Yahya Sinouar

5437685854_d630fceaff_b-

Bassam Naïm, un dirigeant de Hamas, évoquant les précédents dirigeants du mouvement palestinien tués par Israël a affirmé "le Hamas est à chaque fois devenu plus fort et plus populaire’’

1
Partager :

Immédiatement après l’assassinat du chef du mouvement i-palestinien, Yahya Sinouar, Israël a mené vendredi des frappes sur la bande de Gaza après avoir réaffirmé son objectif d'écraser le Hamas, prétexte qui lui sert de couverture dans sa guerre d’extermination des Palestiniens qui a fait jusque-là au moins 42.438 tués pour la plupart des civils dont plus de 32.000 enfants et femmes.

En guerre sur un double front, Israël a annoncé jeudi la mort de Yahya Sinouar, assassiné la veille dans une opération de ses soldats à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, complétement ravagée par plus d’une année de bombardement sans répit, pendant que se poursuit son agression au Liban.

La mort du chef du Hamas, considéré comme l'architecte de l'attaque sans précédent le 7 octobre 2023 en Israël, marque "le début de la fin" de la guerre à Gaza, veut croire le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Le chef d'état-major de l'armée, le général Herzi Halevi, a assuré que la guerre "ne s'arrêterait pas" avant la capture de tous les auteurs de l'attaque et le retour de "tous les otages" détenus à Gaza.

Un responsable du Hamas a assuré vendredi que le mouvement islamiste palestinien ne pouvait "pas être éliminé" malgré la mort de ses dirigeants, sans toutefois confirmer que son chef, Yahya Sinouar, avait été tué à Gaza.

"Il semble que Israël pense que tuer nos dirigeants signifie la fin de notre mouvement et de la lutte du peuple palestinien" mais "le Hamas est un mouvement mené par des gens cherchant la liberté et la dignité et cela ne peut pas être éliminé", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Dans un communiqué, il a évoqué les précédents dirigeants du mouvement islamiste palestinien tués par Israël. Mais "le Hamas est à chaque fois devenu plus fort et plus populaire", a-t-il souligné.

Le Hamas n'a pas confirmé ce décès

Yahya Sinouar, un résistant de 61 ans, dirigeait depuis 2017 le Hamas à Gaza, avant d'être nommé début août chef politique du mouvement après la mort d'Ismaïl Haniyeh, tué à Téhéran le 31 juillet dans une attaque attribuée à Israël.

Le président américain, Joe Biden, a salué, après l'annonce de son décès, une "bonne journée pour Israël, les Etats-Unis et le monde", un monde qui se limite à ses alliés.

  1. Biden a dit avoir téléphoné à M. Netanyahu pour le féliciter de la mort du chef du Hamas, ajoutant sans vergogne qu'il "espérait" parvenir à un cessez-le-feu à Gaza.

Kamala Harris, candidate démocrate à la Maison Blanche, croit aussi que sa mort offrait "l'occasion" de "mettre fin" à la guerre à Gaza.

Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré que la mort du chef du Hamas représentait une "occasion" à saisir pour mettre fin aux opérations militaires.

Lors de leur entretien téléphonique, MM. Netanyahu et Biden ont assuré que c'était "une occasion de favoriser la libération des otages" et qu'ils allaient "coopérer", afin d'y parvenir.

Le Forum des familles, principale association des proches d'otages en Israël, a "demandé instamment de tirer parti de cette avancée majeure pour assurer le retour" des derniers détenus israéliens.

Devant une morgue de Tel-Aviv, où le corps de Sinouar est arrivé pour des "examens complémentaires" d'après la police, plusieurs personnes ont dansé et chanté, selon des images de l'AFP. Parmi elles, Hemda, une Israélienne, s'est dit "heureuse".

"Vitesse supérieure" 

Cette annonce intervient dans un contexte explosif au Moyen-Orient, où Israël pilonne sans distinction et sans mesure depuis le 23 septembre les positions du Hezbollah au Liban.

Après un an d'échanges de tirs frontaliers, Israël a déplacé l'essentiel de ses opérations militaires vers le Liban et lancé le 30 septembre une offensive au sol, qui visiblement piétine, dans le sud du Liban.

Jeudi soir, le Hezbollah a annoncé passer "à la vitesse supérieure" dans sa guerre avec Israël, affirmant avoir utilisé pour la première fois des missiles à guidage de précision pour viser les soldats israéliens.

L'agence officielle libanaise Ani a signalé vendredi des raids israéliens sur des villages du sud du Liban pendant la nuit, dont l'un a "détruit la mosquée ancienne" de Majdel Selm, près de la frontière.

Le Hezbollah a revendiqué vendredi le tir d'"une grande salve de roquettes" sur le nord d'Israël et avait annoncé pendant la nuit avoir visé des soldats israéliens aux abords de deux villages frontaliers.

Au moins 1.418 personnes ont été tuées au Liban depuis le 23 septembre, d'après un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. L'ONU a recensé près de 700.000 déplacés.

Frappes sur le nord de Gaza, trois enfants tués

Dans la bande de Gaza, un journaliste de l'AFP et la Défense civile ont signalé plusieurs frappes aériennes pendant la nuit.

Trois enfants ont été tués dans le nord de Gaza, selon la Défense civile, tandis qu'une frappe de drone a tué deux Palestiniens dans la même région.

L'armée a annoncé poursuivre ses opérations à Jabalia, dans le nord du territoire, qu'elle encercle et pilonne depuis le 6 octobre en prétendant que le Hamas tente d'y reconstituer ses forces.

L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a pointé un "vrai risque" de famine dans le territoire palestinien assiégé, accusant "certains membres du gouvernement israélien" d'en faire "une arme de guerre".

L'Iran a assuré que la mort de Yahya Sinouar allait "renforcer l'esprit de résistance" en vue de la "libération" des Territoires occupés. "Il va devenir un modèle pour la jeunesse", a écrit sur le réseau social X la mission de l'Iran auprès des Nations unies à New York, assurant que "la résistance se poursuivrait".

L'Iran a menacé d'attaquer "douloureusement" Israël s'il frappait des cibles "en Iran ou dans la région", en riposte à l'attaque de missiles menée par Téhéran sur le territoire israélien le 1er octobre à laquelle Israël a promis de répondre. (Quid avec AFP)

lire aussi