Frappes israéliennes au Liban et à Lattaquié en Syrie, bombardements américains au Yémen

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Des chiens errent devant un bâtiment détruit un jour après les frappes aériennes israéliennes qui ont visé la ville de Nabatieh, dans le sud du Liban, le 17 octobre 2024. Le 16 octobre, le ministère libanais de la santé a déclaré que 16 personnes avaient été tuées, dont le maire de la ville, et 52 autres blessées. (Photo par AFP)

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L'armée israélienne a mené jeudi des frappes aériennes au Liban et sur la ville syrienne de Lattaquié, et les Etats-Unis bombardé des sites houthis au Yémen, près d'un mois après le début de la guerre israélienne d’extermination des Palestiniens.

L'Iran a de son côté menacé jeudi d'attaquer "douloureusement" Israël s'il frappait des cibles "en Iran ou dans la région", en riposte à l'attaque de missiles menée par Téhéran sur le territoire israélien le 1er octobre.

A la mi-journée, des frappes ont visé plusieurs régions du sud et de l'est du Liban, quelques après des appels à évacuer lancés à la population par l'armée israélienne, selon des images de l'AFPTV et l'agence officielle libanaise.

Plus tôt, une frappe israélienne avait visé "un (pérsumé) entrepôt d'armes" du Hezbollah à Lattaquié, fief du président Bachar al-Assad, faisant deux blessés, selon les médias syriens et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

L'armée mène des bombardements réguliers sur la Syrie, prétendant que c’est le pays par lequel le Hezbollah fait transiter de l'armement, selon elle.

Les Etats-Unis ont de leur côté annoncé avoir utilisé pour la première fois des bombardiers stratégiques furtifs B-2 pour frapper cinq dépôts souterrains de munitions des Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen et mènent des attaques contre Israël et les navires qui leur seraient liés, en soutien au Hamas.

"Cette opération marque une "position plus ferme" des Etat-Unis "contre le comportement déstabilisateur" des Houthis, a estimé Mohammed Al-Basha, un spécialiste du Yémen basé aux Etats-Unis.

Cette "agression" ne "restera pas sans réponse" a averti la direction des Houthis.

"Partir" 

Mercredi, d'intenses frappes aériennes israéliennes au Liban ont coûté la vie à 22 personnes, selon le ministère de la Santé.

L'armée israélienne, qui pilonne depuis le 23 septembre les positions du Hezbollah, contre lequel elle a aussi engagé une opération au sol dans le sud du Liban une semaine plus tard, a dit avoir tué plus de 45 combattants et démantelé "plus de 150 cibles".

En près d'un mois, au moins 1.373 personnes ont été tuées dans le pays, d'après un décompte de l'AFP à partir de données officielles, l'ONU recensant près de 700.000 déplacés.

"Je comptais étudier et vivre au Liban, maintenant nous ne savons pas quand nous allons faire nos bagages et partir", déplore dans une rue de Beyrouh Elen Abu Saab, 17 ans.

"Douloureusement" 

"Si vous attaquez nos cibles, que ce soit dans la région ou en Iran, nous vous frapperons à nouveau douloureusement", a averti jeudi le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la révolution, armée idéologique du régime iranien.

Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, s'est lui entretenu jeudi au Caire avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, où il effectue la première visite d'un ministre iranien des Affaires Étrangères depuis 2013, dans le cadre d'une tournée au Proche-Orient et dans les pays du Golfe.

Ils ont discuté de la "nécessité de stopper l'escalade régionale" et d'aboutir à un cessez-le-feu au Liban et à Gaza, selon la présidence égyptienne.

Mercredi soir, la Force de paix de l'ONU (Finul) déployée à la frontière entre les deux pays a par ailleurs de nouveau rapporté des  "tirs directs" israéliens sur une de ses positions, après une série de manœuvres similaires qui valent à Israël une volée de critiques internationales.

Le Hezbollah a lui affirmé jeudi avoir tiré des roquettes contre des troupes israéliennes près du plateau du Golan syrien annexé par Israël, et détruit deux chars israéliens dans le sud du Liban

Les sirènes d'alerte ont aussi retenti dans la matinée à Haïfa, dans le nord d'Israël, contre lequel il intensifie ses tirs.

"Risque" de famine à Gaza 

Dans la bande de Gaza, assiégée et dévastée, la quasi-totalité de la population à Gaza "vit dans la pauvreté", a alerté l'ONU jeudi, évoquant un impact de la guerre qui "se fera sentir pour les générations à venir".

Le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, a pointé un "vrai risque" de famine, accusant "certains membres du gouvernement israélien" d'en faire "une arme de guerre".

Le sort de quelque 400.000 Gazaouis pris au piège de combats dans le nord du territoire palestinien, notamment dans la ville de Jabalia, encerclée et pilonnée par l'armée israélienne depuis le 6 octobre, est au centre des inquiétudes internationales.

Les forces israéliennes prétendent y opérer pour empêcher le Hamas d'y reconstituer ses forces.

Jeudi, des colis d'aide ont été largués par un avion au-dessus de Khan Younès, dans le sud de Gaza, selon l'AFPTV.

Au moins 42.438 Palestiniens ont été tués, majoritairement des civils, dont plus de 32. 000 femmes et enfant dans la guerre israélienne d’extermination des Palestiniens (Quid avec AFP)