Il y a 20 ans, pour avoir cru à la paix, Yasser Arafat mourrait dans des circonstances suspectes – Par Hassan Zakariaa

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Un poste de police orné d'une peinture représentant le défunt leader palestinien Yasser Arafat, dans la ville d'Hébron en Cisjordanie, le 11 novembre 2024, lors du 20e anniversaire de la mort d'Arafat, dans un contexte de violence accrue dans le territoire palestinien occupé par Israël. (Photo HAZEM BADER / AFP)

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Par Hassan Zakariaa

Yasser Arafat, né le 24 août 1929 et décédé le 11 novembre 2004 à Paris, est la des figure les plus marquantes du mouvement de libération palestinien et un symbole de la lutte pour l'indépendance de la Palestine. Son parcours est marqué par des décennies de conflits et de négociations pour l'autodétermination de son peuple.

Arafat, de son nom complet Mohammed Abdel-Raouf Arafat al-Qudwa al-Husseini, est issu d'une famille palestinienne modeste. Dans sa jeunesse, il est influencé par les tensions autour de la création de l'État d'Israël en 1948 et par les sentiments nationalistes arabes qui émergent en réaction. Il étudie en Égypte à l'université du Caire, où il s’implique dans des cercles politiques nationalistes et prend la tête d'un groupe étudiant de soutien à la cause palestinienne.

La fondation du Fatah

En 1959, Arafat fonde le Fatah, un mouvement de libération nationale palestinien. Le Fatah prône la lutte armée comme moyen de libérer la Palestine et devient rapidement influent. Au début des années 1960, Arafat et ses alliés organisent des opérations contre Israël depuis des bases en Jordanie et au Liban.

Dirigeant de l'OLP

En 1969, Arafat prend la tête de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), fondée en 1964 comme coalition des divers groupes palestiniens. Sous sa direction, l'OLP devient la principale organisation représentant les Palestiniens, avec pour objectif la libération de la Palestine par tous les moyens nécessaires, y compris la lutte armée. Son slogan devient « Nous n’abandonnerons jamais notre terre ». En 1974, L’OLP est reconnue au sommet arabe de Rabat au Maroc comme unique et légitime du peuple palestinien.

Cependant, la montée en puissance de l’OLP et des groupes armés palestiniens entraîne des conflits avec les gouvernements voisins, notamment en Jordanie et au Liban, où les forces palestiniennes finissent par être expulsées.

De la lutte armée à la diplomatie

Dans les années 1980, Arafat commence à se tourner vers des démarches diplomatiques, réalisant que le soutien international pourrait être un atout pour la cause palestinienne. En 1988, il prononce un discours devant l'Assemblée générale des Nations Unies, où il reconnaît implicitement le droit d'Israël à exister et renonce officiellement au terrorisme. Cette évolution amène de nombreux pays, y compris les États-Unis, à envisager des négociations avec l'OLP.

Les Accords d'Oslo et le Prix Nobel de la Paix

En 1993, Arafat engage un processus de paix avec Israël, conduisant à la signature des Accords d'Oslo. Ces accords instaurent une reconnaissance mutuelle entre Israël et l’OLP et permettent la création d'une Autorité palestinienne semi-autonome dans les territoires occupés. Pour cet acte historique, Arafat reçoit le Prix Nobel de la paix en 1994 avec Shimon Peres et Yitzhak Rabin, dirigeants israéliens. Mais sa bonne foi n’a pas été payé en retour. Rapidement son partenaire israélien Itzhak Rabbin est assassiné par les faucons israéliens qui vont depuis dominé en Israël avec pour tête d’affiche Benyamin Netanyahu, actuel  Premier ministre.

La présidence de l'Autorité palestinienne

Arafat devient le premier président de l'Autorité palestinienne en 1994, basé en Cisjordanie et à Gaza. Toutefois, le processus de paix se heurte à de nombreux obstacles, y compris la poursuite de la colonisation israélienne, des attaques de groupes radicaux et l'impasse politique. Les espoirs de paix s’amenuisent avec les manœuvres dilatoires d’Israël qui poussent la jeunesse palestinienne la seconde Intifada en 2000, une période contre l’occupation israélienne.

Dernières années et décès

Dans les années 2000, Arafat est confiné par Israël dans son quartier général à Ramallah en Cisjordanie, sous l’accusation d'encourager la violence. Sa santé se dégrade, en parle d’empoisonnement et en 2004, il est transféré à Paris pour des soins médicaux. Il y décède dans des circonstances suspectes le 11 novembre 2004. Sa mort reste entourée de controverses, avec des soupçons d'empoisonnement.

Héritage et impact

Arafat reste une figure complexe et controversée, vénérée par beaucoup de Palestiniens comme un héros de la résistance et un combattant pour la liberté. Pour d’autres, ses choix et sa gestion de l’Autorité palestinienne sont critiqués pour leur manque de transparence et d'efficacité. Son héritage politique se manifeste encore dans les tensions persistantes autour de la question palestinienne et dans la quête inachevée de l'autodétermination du peuple palestinien.