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L'Algérie a besoin d'un baril à plus de 169 dollars pour rééquilibrer son budget de 2021 (FMI)
Ce bâtiment est le deuxième immeuble construit sur le front de mer pour l’ancienne Banque d'Algérie et de Tunisie. Édifié dans les années 1910, il est l'œuvre de l'architecte de la banque, Auguste Peters, et fut peut-être achevé par Gustave Umbdenstock
Alger - L'Algérie a besoin d'un cours du Brent à 169 dollars le baril pour rééquilibrer son budget en 2021, contre 90,4 dollars le baril l’année dernière, selon le Fonds Monétaire International (FMI).
Pour assurer l’équilibre budgétaire, le FMI souligne dans un rapport intitulé "Perspectives économiques régionales au Moyen-Orient et en Asie centrale 2021", la nécessité pour l’Algérie, pour l’année 2021, d’un prix du baril de plus de 160 dollars contre 90,4 dollars le baril en 2020, 106,3 dollars en 2019 et 138 dollars en 2022
L’équilibre des comptes extérieurs nécessite également cette année, un prix de 87,7 dollars le baril, selon l'institution qui a estimé que la crise du Covid-19 a exposé les banques locales à dépasser 45% du total de leurs actifs bancaires en Algérie, ainsi qu’en Egypte et au Pakistan, en atteignant les 60% au Liban.
Il prévoit ainsi, une dette publique totale par rapport au PIB de l’Algérie cette année, de 63,3%, contre 53,1% en 2020, et que la dette publique nette totale représentera 60,5%, contre 50,4% en 2020.
Dans le même contexte, les données du FMI indiquent des importations attendues de biens et services à 42,0 milliards de dollars contre des exportations de 31,23 milliards de dollars, soit un déficit de la balance commerciale attendue de 10,77 milliards de dollars, notant que les estimations des services douaniers algériens faisaient état d'un déficit de la balance commerciale en 2020, à environ 10,6 milliards de dollars.
Concernant les réserves de change, le rapport indique qu’elles atteignent 38,5 milliards de dollars pour l’année en cours, pour atteindre environ 28,9 milliards de dollars en 2022, contre 46,7 milliards de dollars en 2020.
Comme le retour à des prix pétroliers suffisamment élevés est improbable en l’état actuel des choses et comme la fiscalité pétrolière semble s’éroder avec la baisse tendancielle des quantités d’hydrocarbures exportables, le financement des déficits budgétaires, sans cesse croissants, est devenu une des difficultés sérieuses auxquelles l'Algérie se trouve confronté à l’occasion de chaque exercice budgétaire.
Pour rappel, le cadrage macroéconomique et financier de la loi de finances 2021 a retenu un prix fiscal du baril de pétrole autour de 40 dollars. Les projections du gouvernement algérien fixent, par ailleurs, un prix du marché de 45 dollars le baril. Le déficit budgétaire devrait atteindre 13,57% du produit intérieur brut (PIB), alors que le déficit global du Trésor devrait se creuser à 17,6% du PIB.
Faute de pouvoir réduire substantiellement la dépense publique ou de renforcer les prélèvements au titre de la fiscalité ordinaire, le seul indicateur susceptible d’influer réellement sur le déficit du budget est le niveau des exportations d’hydrocarbures et, en conséquence, celui de la fiscalité pétrolière.
Selon le cabinet d’études et de conseil "ECOtechnics", la dette publique algérienne devrait atteindre 66% du PIB en 2021.
Elle reste soutenable, mais "en l’absence de réforme budgétaire importante, ce taux va croître très rapidement, et, à un horizon de trois ou quatre années, atteindre les 100%", prévoit-t-il.
Pour ECOtechnics, "un besoin de financement du Trésor de presque 3.000 milliards de dinars par an est insoutenable à moyen terme, car il appelle une croissance rapide du taux d’endettement de l’Etat et par suite du service de sa dette".