La Chine ravive, pour la Fête du Printemps, ses traditions sous le signe du Serpent

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Un défilé lors du premier jour de la nouvelle année lunaire du serpent, à Hong Kong, le 29 janvier 2025. (Photo par Peter PARKS / AFP)

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Par Al Mustapha Sguenfle - Bureau de MAP à Pékin

Beijing - La Chine est entrée mercredi dans l’année du Serpent, marquant le début des festivités du Nouvel An lunaire communément appelé "Fête du Printemps".

Cet événement, qui revêt une importance capitale dans la culture chinoise, s’étend cette année sur une période de huit jours fériés durant laquelle les villes du pays se parent de décorations écarlates et de représentations du serpent, animal zodiacal de l’année.

L’omniprésence du rouge, couleur associée à la chance, à la prospérité et à la joie, tire sa symbolique de la mythologie chinoise, notamment de la légende du Nian, selon laquelle une créature fabuleuse terrorisait les villageois jusqu’à ce qu’ils découvrent son aversion pour le rouge et les bruits forts.

La genèse de la Fête du Printemps remonte à plusieurs milliers d’années. Les historiens s’accordent toutefois à considérer que de nombreuses coutumes observées à l’occasion datent du règne de la dynastie Han (206 av. J.-C. - 220 apr. J.-C.).

Considérée comme l’âge d’or de la civilisation chinoise ancienne, l’ère Han a consacré des traditions telles que les danses du lion et du dragon, les échanges d’enveloppes rouges et les rassemblements familiaux.

Ce sont justement les retrouvailles familiales qui poussent des centaines de millions de Chinois à quitter les grandes villes pour rejoindre leurs régions natales. Cet exode massif, connu sous le nom de "Chunyun" (migration du printemps), s’étale sur une période de 40 jours, avant, pendant et après les fêtes.

Il s’agit du plus important mouvement migratoire au monde, avec des répercussions significatives entraînant un ralentissement temporaire des dynamiques économiques des grandes villes, tandis que les régions rurales bénéficient d’un afflux d’argent et d’activités.

Les systèmes de transport, quant à eux, sont poussés à leurs limites. Pour cette année, les autorités chinoises prévoient plus de 9 milliards de déplacements interrégionaux.

Concernant les destinations internationales, les données montrent que les réservations effectuées par les voyageurs chinois affichent une hausse substantielle de 48% pendant la période festive (28 janvier-4 février) par rapport à 2024.

Les observateurs notent une préférence marquée des touristes chinois pour les pays asiatiques proches, en particulier ceux offrant des formalités d’entrée allégées.

Les destinations prisées par les voyageurs chinois connaissent des fortunes contrastées néanmoins. Alors que la Thaïlande, traditionnellement privilégiée, voit ses réservations chuter jusqu’à 15% par rapport à l’année précédente, le Japon et la Malaisie émergent comme de nouvelles favorites, avec des hausses atteignant respectivement 86% et 79%.

Les choix de destinations pour les festivités du Nouvel An lunaire illustrent, selon les experts, l’évolution des pratiques touristiques en Chine et en Asie de manière générale, et constituent un indicateur pertinent de la vitalité de la consommation à l’échelle régionale, ainsi que du retour progressif aux dynamiques qui prévalaient avant la pandémie.