La France en vrille ! (Par Mathieu Salem)

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Macron est-il la cause ou le révélateur de tout cela ? Une bonne question. Il est — pour parler comme lui — en même temps la cause et la conséquence.

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Les nouvelles de France de ces derniers temps ne sont pas réjouissantes. Ce pays a l’air perdu. Les déclinologues de l’hexagone s’en donnent à cœur joie mais pour une fois des faits successifs et concomitants leur donnent raison.

Mais avant de procéder à un état des lieux sérieux et rationnel, on peut déjà, selon une approche strictement superstitieuse qui a donné ses fruits ailleurs, considérer que la crise française multiforme trouve son origine dans la guigne qui poursuit le président Emmanuel Macron. Depuis qu’il est là, rien ne marche. Il ne peut pas être totalement étranger à tout cela !
 
Il a tout eu. Les Gilets jaunes, une colère en boucle qui a duré des mois en démolissant le moral du pays et en détruisant sa confiance en lui-même. La réforme socialement paroxystique de la retraite. La destruction du système de santé. La colère des enseignants etc. Ensuite, le pompon de la Covid 19. Dans la cacophonie absolue, le manque de masques, une gestion erratique des confinements, pas de vaccins, pas de lits d’hôpitaux et le reste à l’avenant. C’est trop pour un seul président. On ne peut pas croire que ça ne peut être que lui, même si on est un adepte éclairé de la sorcellerie blanche ou du maraboutisme obscure.
 
Comme dirait la famille Le Pen, la France va mal, mais cette fois ce sont les médecins étrangers qui la soignent. La France a inventé le numerus clausus dans les études de médecine et s’est enfermée dans l’indigence. Une planification stratégique digne d’André Maginot. Le temps du virus venu, il n’y a plus personne. Les meilleurs sont à l’étranger. Et les meilleurs étrangers sont en France. Cela s’appelle de l’économie circulaire même si à chaque fois, il ne s’agit pas du même étranger.
 
Au jour d’aujourd’hui, un pléonasme qui fait stylé, le pays de Pasteur a été incapable d’inventer un vaccin contre la Covid ! Les Français qui peuvent le faire le font ailleurs car l’herbe y est plus fraiche et les salaires meilleurs. Le CNRS est devenu presque une annexe des Restos du cœur. La pauvreté scientifique, l’anémie budgétaire, la dévalorisation des statuts et la casse des filières prometteuses. Tout a été fait méthodiquement pour aligner la France sur les standards du tiers-monde qui comme chacun sait sont fondés, essentiellement, par le bénévolat et la prière intensive.
 
Macron est-il la cause ou le révélateur de tout cela ? Une bonne question, mais à laquelle on ne peut donner que des réponses tronquées. Il est — pour parler comme lui — en même temps la cause et la conséquence. En fait, si les choses allaient bien, il ne serait pas au pouvoir. C’est parce que tout fout le camp que Macron a été élu. Mais la situation actuelle de la France n'est pas réductible au seul Macron. C’est comme dans le cinéma, il ne peut y avoir un producteur unique. C’est une co-production. Nicolas Sarkozy, François Hollande ont des responsabilités dans le naufrage de cette belle idée qu’est la France.
 
Les deux derniers, entre le ministère de l’Identité nationale et la déchéance de la nationalité, ont flingué quelque chose comme la Fraternité.
 
Ballotés par des crises mondiales notamment financières, ils ont désarmé le service public dans toutes ses déclinaisons, celui de l’habitat, de l’enseignement, de la santé, de la culture, de la solidarité etc. Ils ont ainsi mis au sol l'Égalité.
 
Le confinement, lui, a fini par avoir la peau de la Liberté en donnant le pouvoir — les politique ayant abandonné le leur — à de pseudo-scientifiques qui tâtonnent tous les jours en faisant des phrases creuses et qui annihilent toute convivialité susceptible de donner le moral à une nation perdue.
 
La France a fini par tout fermer en inventant une typologie odieuse entre ce qui est essentiel et ce qui ne l’est pas. La différence entre les deux, c’est le pifomètre qui décide. Va pour les métros, ou les trains, bondés mais pas de cinémas.  Idem pour les théâtres. Oui pour les grandes surfaces mais pas, à un moment, les libraires. Une politique qui a donné ses lettres de noblesse à l’absurdité.
 
En « Absurdie » c’est la bureaucratie qui prend le pouvoir. Le faible rythme de la vaccination est justifié par la nécessité de respecter les procédures administratives. L’honneur de l’Administration et sauf, ce qui est essentiel, mais les Français meurent. Mourir dans un état de droit et une démocratie satisfaite d’elle-même amoindrit, certainement, le poids du deuil.
 
Quand vont-ils se ressaisir et nous rendre notre belle France ? Notre mère la France comme disent les monolingues teigneux.  C’est vrai que nous, les étrangers qui regardons tout cela de loin, nous avons pitié de nous-mêmes. Nous perdons patience. Votre arrogance génétique nous manque, et ne fonctionne plus après tant d’échecs ! Ni votre morgue, ni votre mépris consubstantiel à votre culture.
 
Sarkozy s’occupe de la Libye, ça foire. Macron s’occupe du Liban, ça foire. Macron s’occupe de l’Algérie, ça avait foiré avant mais ça foire davantage ! Hollande s’est occupé de la France vous voyez le résultat. Il faut arrêter les gars !
 
Qu’est ce qui marche aujourd’hui en France ? Presque rien comme ils ont tout essayé, il ne leur reste plus que la famille Le Pen. En être réduit à cette option ou à Zemmour président montre, à l’évidence, l’étendue des dégâts. A moins que Mélenchon crève le plafond de verre qui l’emprisonne et s’imagine un destin en dehors du commun. Pourquoi pas ? Il en a la faconde mais peut-être pas la ruse !

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