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Le Hamas accuse Israël de mettre en péril la trêve à Gaza

Des combattants du Hamas se rassemblent sur le site de la remise des détenus israéliens dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, es, le 22 février 2025.l. (Photo Eyad BABA / AFP)
Le Hamas a accusé Israël dimanche de mettre en péril la trêve à Gaza, dont la première phase expire dans quelques jours, en bloquant les libérations de prisonniers palestiniens tant que se poursuivront les "cérémonies humiliantes", selon Tel-Aviv, autour des libérations de ses détenus israéliens.
La décision annoncée par Israël de ne pas libérer samedi plus de 600 détenus en échange de six détenus israéliens rend plus incertaine encore la suite du cessez-le-feu, dont la première phase s'achève le 1er mars sans que les termes de la deuxième étape aient été négociés.
Parallèlement, Israël a annoncé avoir vidé de leurs 40.000 habitants trois camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie occupée, où l'armée mène une vaste guerre depuis un mois, avec pour ordre de ne pas permettre leur retour, en vue d’étendre la colonisation illégale au profit de ses colons.
L'armée a aussi annoncé le déploiement d'une unité de chars à Jénine et affirmé qu'elle allait étendre encore ses opérations dans le nord du territoire.
Dans la bande de Gaza, le Hamas a bien libéré samedi six Israéliens à l'occasion de ce qui devait être le septième échange de détenus, en vertu de l'accord entré en vigueur le 19 janvier pour une durée initiale de 42 jours.
Alors qu'était prévue en contrepartie la libération de 620 Palestiniens, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a confirmé à l'issue d'une réunion sécuritaire qu'elle n'aurait pas lieu, en exigeant que "la libération des prochains otages soit assurée sans cérémonies humiliantes".
Le Hamas a accusé Israël dimanche de "mettre en grave danger tout l'accord de trêve" et appelé les pays médiateurs, "en particulier les Etats-Unis", à "faire pression sur l'ennemi" pour qu'il "relâche immédiatement ce groupe de prisonniers".
Dans la bande de Gaza comme en Cisjordanie, des familles ont attendu en vain la libération de leurs proches.
"Notre Seigneur nous donnera la patience et nous attendrons simplement jusqu'à la libération de nos fils", a affirmé Oumm Alaa, une femme venue attendre la libération de son fils à Ramallah, en Cisjordanie.
Vidéo "dérangeante" -
Deux premiers détenus, encadrés par des combattants armés, avaient été libérés samedi matin à Rafah, dans le sud de Gaza: Tal Shoham, 40 ans, et Avera Mengistu, 38 ans, détenus depuis plus de dix ans à Gaza.
La même scène s'est répétée à Nousseirat, dans le centre de Gaza, pour la libération après 505 jours de captivité de deux autres détenus.
Samedi soir, la branche armée du mouvement islamiste a en outre publié une vidéo apparemment tournée dans la journée à Nousseirat, montrant deux détenus regardant la libération des trois Israéliens et suppliant Benjamin Netanyahu de les libérer.
Sur les 251 détenus israéliens du 7 octobre 2023, 62 restent retenus à Gaza parmi lesquels 35 seraient morts, selon l'armée israélienne.
Depuis le début de la trêve, 29 prisonniers israéliens, dont quatre décédés, ont été remis à Israël, en échange de plus de 1.100 détenus palestiniens.
Violation "cruelle"
Selon le Hamas, seuls quatre détenus morts doivent encore être rendus à Israël durant la première phase de l'accord.
Le mouvement s'est dit prêt à libérer "en une seule fois" tous les détenus restants durant la deuxième phase, censée mettre fin définitivement à la guerre.
La guerre, qualifié de génocide et de crimes de guerres par Amnesty International et la CPI, contre les Palestiniens, a fait au moins 48.319 morts, en majorité des civils, dont les. Deux. Tiers sont des enfants et des femmes, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU. (Quid avec AFP)