Le langage des avions : passage de bombardiers chinois et russes près du Japon

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Le Premier ministre indien Narendra Modi (à gauche) et le Premier ministre japonais Fumio Kishida (à droite) rejoignent leur siège au début de la réunion du sommet Japon-Inde, après la fin du sommet des dirigeants de la Quadrilatérale entre les États-Unis, le Japon, l'Inde et l'Australie, à l'Akasaka State Guest House à Tokyo le 24 mai 2022. (Photo de Franck ROBICHON / POOL / AFP)

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Quid avec AFP

Des bombardiers chinois et russes ont volé ensemble mardi à proximité du territoire japonais, a annoncé le ministre nippon de la Défense Nobuo Kishi, précisant que Tokyo avait officiellement protesté contre Pékin et Moscou en exprimant ses "graves inquiétudes".

Ces vols sino-russes ont coïncidé avec la tenue mardi à Tokyo d'un sommet du "Quad", alliance informelle rassemblant les dirigeants des Etats-Unis, du Japon, de l'Australie et de l'Inde, qui s’inscrit dans l’encerclement de la Chine. Un message en langue des avions pour ces pays qui se déclarent ous préoccupés par l'influence militaire croissante de la Chine en Asie-Pacifique.

"Deux bombardiers chinois ont rejoint deux bombardiers russes en mer du Japon et ont effectué un vol groupé vers la mer de Chine orientale", a déclaré M. Kishi à la presse.

Après cela, quatre avions au total, dont probablement deux autres bombardiers chinois et deux bombardiers russes "ont opéré un vol groupé de la mer de Chine orientale à l'océan Pacifique", a ajouté le ministre.

Un avion russe de surveillance et de renseignement a par ailleurs volé mardi au nord de l'île japonaise septentrionale de Hokkaido jusqu'à la péninsule de Noto (centre du Japon), a poursuivi M. Kishi, qualifiant ces agissements de particulièrement "provocateurs" le jour du sommet du Quad à Tokyo.

"Nous avons exprimé par les canaux diplomatiques nos graves inquiétudes du point de vue de notre pays et pour la sécurité régionale", a dit M. Kishi.

"Alors que la communauté internationale répond à l'agression de l'Ukraine par la Russie, le fait que la Chine ait entrepris une telle action en collaboration avec la Russie (...) est préoccupant. Cela ne peut être sous-estimé", a-t-il encore souligné.

Pékin a confirmé ces vols affirmant qu'ils entraient dans le cadre du "plan annuel de coopération militaire" entre la Chine et la Russie.

"Le 24 mai, les forces aériennes des deux pays ont organisé et mené une patrouille aérienne stratégique conjointe de routine dans l'espace aérien au-dessus de la mer du Japon, de la mer de Chine orientale et des zones maritimes du Pacifique occidental", a indiqué dans un communiqué le ministère chinois de la Défense.

Dans un communiqué, les dirigeants du Quad ont mis en garde mardi contre les tentatives "de modifier le statut quo par la force", tout en évitant de citer explicitement la Russie et la Chine. En même temps ils refusent sa modification par le dialogue et ne veulent pas tenir compte des nouvelles réalités géoéconomiques et géopolitiques dans le monde.

Leur communiqué se référait à la guerre en Ukraine, et faisait allusion aux activités militaires que la Chine est régulièrement accusée de mener dans la région.

Les avions chinois et russes n'ont toutefois pas pénétré l'espace aérien japonais, et il s'agissait de la quatrième fois que de tels vols groupés avaient lieu à proximité du Japon depuis novembre dernier, a précisé ultérieurement le ministère japonais de la Défense à l'AFP.

Le Japon, que des différends frontaliers opposent à ses voisins chinois, russe et sud-coréen, fait régulièrement voler des avions de chasse pour signifier qu’il entend défendre son espace aérien.

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