Les Etats-Unis jugent le moment venu de mettre fin à la guerre à Gaza

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La fumée s'élève des bâtiments détruits sur le site d'une frappe israélienne sur Beyrouth. Les grandes agences de presses s’évertuent à ne montrer que des édifices détruits évitant les morts, plus parlants, pourtant présents partout. (Photo par AFP)

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Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a affirmé mercredi que "le moment" était venu de mettre fin à la guerre à Gaza et appelé Israël à éviter "une plus grande escalade" dans sa riposte attendue à l'attaque de missiles iranienne.

M. Blinken s'exprimait avant de quitter Tel-Aviv pour Ryad, où il poursuit une tournée visant à contenir l'escalade militaire dans la région, un mois après le début de la guerre contre le Liban.

La question aujourd’hui est de savoir quel impact cette déclaration peut avoir à la veille d’une présidentielle incertaine sans que Washington d’appuyer sa déclaration par un arrêt net  des armes qu’il livre en flux tendu et sans retenue à l’Etat hébreu, qui lui permettent de poursuivre ne toute impunité sa sale guerre en Palestine et au Liban et probablement bientôt en Iran ? Quasi nul.

Après un an le lancement de la guerre d’extermination des Palestiniens par Israël contre la bande de Gaza, la guerre s'est étendue en septembre au Liban, où Israël mène des opérations terrestres dans le sud du pays, appuyées par des frappes aériennes.

Dans le sud du Liban, de nombreuses familles ont fui Tyr, visée mercredi par des frappes sur cette ville côtière d'environ 14.500 habitants, qui abrite des sites antiques inscrits par l'Unesco sur sa liste du patrimoine mondial.

"La situation est très mauvaise, nous sommes en train d'évacuer tout le monde", a dit à l'AFP Mortada Mhanna, qui dirige le centre de gestion de crise local.

Au lendemain d'entretiens avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, M. Blinken a jugé le "moment" venu de mettre fin à la guerre à Gaza.

Selon lui, Israël a atteint "la plupart de ses objectifs stratégiques" dans le territoire palestinien, "avec l'idée de s'assurer que le 7 octobre ne peut plus jamais arriver".  

L'armée israélienne a lancé à Gaza une guerre qualifié par les consciences du mondede génocidaire qui a fait jusqu’à maintenant au moins 42.792 Palestiniens, majoritairement des civils dont plus de 32.000 enfants et femmes.

Eviter "une plus grande escalade

A deux semaines des élections américaines, M. Blinken a aussi estimé "très important qu'Israël réponde d'une façon qui ne crée pas une plus grande escalade", au lendemain d'un nouvel avertissement de l'Iran qui se dit déterminé à riposter en cas d'attaque israélienne.

L'Iran a tiré le 1er octobre environ 200 missiles sur son sol en affirmant riposter à l'assassinat des chefs du Hezbollah et du Hamas notamment.

Avant d'arriver à Ryad, où il a été reçu par le prince héritier Mohammed ben Salmane, M. Blinken a parallèlement appelé Israël à saisir "l'occasion incroyable" de normaliser ses relations avec l'Arabie saoudite, un poids lourd du Moyen-Orient.

M. Blinken doit se rendre jeudi au Qatar, avant des entretiens vendredi à Londres avec des homologues arabes.

Il avait estimé mardi que la mort de Yahya Sinouar, le chef du Hamas et architecte de l'attaque du 7 octobre, tué par des soldats israéliens à Gaza le 16 octobre, offrait une "occasion importante de ramener les otages chez eux" et "mettre fin à la guerre".

M. Blinken a pour la millionième fois appelé Israël, tout en sachant que c’est un cri dans le désert, à faciliter l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza assiégée, relevant des "progrès" en la matière qu'il a jugés insuffisants.

Peu après, l'Organisation mondiale de la santé a annoncé reporter la campagne de vaccination contre la polio qui devait débuter dans le nord de Gaza, où l'armée israélienne mène depuis le 6 octobre une nouvelle offensive contre le Hamas.

Elle a invoqué "des bombardements intensifs et ordres de déplacement massif" de la population.

Selon la Défense civile, quatre personnes ont péri dans une frappe israélienne à Gaza-ville.

L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a aussi annoncé la mort d'un de ses employés palestiniens dans une frappe sur son véhicule à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien.

"Au bord de l'effondrement" 

"Le Liban est au bord de l'effondrement", a pour sa part prévenu à Beyrouth la chef de la diplomatie allemande Annalena Baerbock, à la veille d'une conférence internationale sur le pays à Paris.

Outre Tyr, l'aviation israélienne a mené mercredi des frappes dans le sud et l'est du pays, selon l'agence de presse libanaise Ani.

Tsahal a aussi indiqué poursuivre ses opérations au sol dans le sud du Liban, commencées le 30 septembre une semaine après le début de ses frappes aériennes massives. Elle a annoncé avoir tué ces derniers jours "des dizaines" de combattants et "démantelé des dizaines d'infrastructures et tunnels".

Israël affirme vouloir neutraliser le Hezbollah dans le sud du Liban, frontalier de son territoire.

Mardi, Israël avait confirmé avoir tué début octobre, dans une frappe près de Beyrouth, Hachem Safieddine, le successeur pressenti à la tête du Hezbollah de Hassan Nasrallah, lui-même tué dans un précédent raid israélien le 27 septembre.

Au moins 1.552 personnes ont été tuées au Liban en un mois, d'après un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

L'ONU a recensé quelque 800.000 déplacés dans le pays, et selon les autorités libanaises, près de 500.000 personnes ont fui en Syrie.

Bien qu'affaibli, le Hezbollah revendique quotidiennement des tirs de roquettes sur Israël et a affirmé avoir visé à nouveau mercredi une base militaire près de Tel-Aviv, dans le centre du pays.(Quid avec AFP)