L’armée au secours des siens : les généraux Toufik et Tartag acquittés, dans la foulée Saïd Bouteflika et Louisa Hannoune aussi

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De g à dr : Saïd Bouteflika, les généraux Toufiq et Tratag, Louisa Hannoune

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Et ce qui devait advenir advint. La hiérarchie militaire algérienne n’allait pas laisser les siens croupir en prison. Les généraux Mohamed Mediene dit Toufik et Athmane Tartag dit Bachir, Saïd Bouteflika et Louisa Hannoune ont été acquittés ce samedi 2 janvier par le tribunal militaire de Blida. C’est un verdict final.

Les deux anciens chefs des services de renseignements algériens (ex-DRS) dont le premier était pendant 20 ans le véritable patron de l’Algérie, au point d’être surnommé « Rob » (Dieu) djazaïr, le frère et conseiller du président déchu Abdelaziz Bouteflika et la secrétaire générale du Parti des travailleurs étaient poursuivis pour « complot contre l’autorité de l’État et de l’armée » suite à une réunion tenue le 27 mars 2019, en plein soulèvement populaire contre le cinquième mandat que briguait l’ancien chef de l’État algérien.

Leur poursuite aussi bien que leur condamnation étaient autant justifiées par la nécessité d’offrir un « sacrifice » au Hirak qui a ébranlé pendant une année l’Algérie et conduit à la déposition de Abdelaziz Bouteflika, que par des règlements de compte au sein de l’armée menés par le chef d’état-major, le général Gaïd Salah  qui faisait le vide autour de lui pour s’accaparer les rênes du pouvoir. Malheureusement pour lui, il décède, dans des conditions qui laissent pour le moins perplexe, trois jours après qu’il a ait réussi à installer à la tête de l’Etat son « poulain » Abdelmadjid Tebboune

La pandémie aidant, le Hirak connait depuis une phase de reflux qui a permis les arrangements. Le général Toufiq, dans l’attente de son acquittement a été placé dans un hopital, tandis que le général Khaled Nezzar, officiellement à la retraite, mais véritable parrain de tout ce que l’armée algérienne compte comme très haut gradés, en fuite depuis que ses adversaires avaient cherché à le neutraliser en laçant un mandat d’arrêt international, est revenu au pays, dans un vol spécial de l’Etat selon Algériepart, sans qu’il soit inquiété le moins du monde.

« Bien que tous les prévenus soient acquittés, Saïd Bouteflika et Athmane Tartag, ne devraient pas quitter la prison », selon le site algérien TSA qui précise : «  Le premier a été inculpé dans le cadre de l’affaire de l’ancien ministre de la Justice Tayeb Louh et placé sous mandat « dans l’affaire de la chaîne Istimraria TV destinée à faire la promotion du cinquième mandat […] Athmane Tartag a, [quant à] lui  été placé sous mandat de dépôt pour non-respect de la procédure lors des enquêtes effectuées par ses services dans l’affaire de Mme Maya, la prétendue fille cachée de Bouteflika, et celle d’un des enfants de l’ancien SG du FLN Djamel Ould Abbès.

Toujours selon TSA, le général Toufik, lui, était déjà en dehors de la prison militaire de Blida depuis trois mois. Selon son avocat Me Farouk Ksentini, il a été placé dans une clinique militaire « à l’extérieur de la prison militaire ».

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