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Mali: le ministre russe des AE à Bamako, une visite qui ne fait pas le bonheur de Paris
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Lavrov (à gauche) est accueilli par son homologue malien Abdoulaye Diop à Bamako, le 7 février 2023. Pendant près de 10 ans de présence française on a assisté à une progression du jihadisme vers la cote atlantique et menace actuellement le Ghana via le Burkina Faso. Partie du nord, la violence touche surtout le centre et l'est et s'est dans un premier temps étendue au Burkina et au Niger limitrophes
Bamako - Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est arrivé, tôt mardi à Bamako, à la tête d’une forte délégation pour une visite d'amitié et du travail de deux jours au Mali. Une visite qui ne fait pas le bonheur de la France contraint au retrait de ses troupes par les dirigeants de la Transition malienne.
M. Lavrov sera reçu mardi par le Colonel Assimi Goita, Président de la Transition malienne. Des discussions avec son homologue Abdoulaye Diop et une conférence de presse sont également programmées lors de cette visite.
Si des ministres maliens se sont rendus à plusieurs reprises à Moscou depuis, la venue de M. Lavrov est présentée par les autorités maliennes comme la "première du genre".
Cette visite "matérialise la volonté ferme" des présidents Assimi Goïta et Vladimir Poutine "d'impulser une nouvelle dynamique" à leur coopération dans les domaines de la défense et de la sécurité ainsi qu'au niveau économique, a indiqué un communiqué du ministère malien des Affaires étrangères.
L'arrivée de combattants liés à la Russie sur le sol malien a été rapportée dès la fin 2021. Ils seraient des centaines à combattre aux côtés des soldats maliens.
Les autorités maliennes les présentent comme des instructeurs dépêchés au nom d'une coopération historique d'Etat à Etat. Elles revendiquent leur présence comme l'expression d'une liberté de choix stratégique.
Le Mali a par ailleurs réceptionné à différentes reprises des avions et hélicoptères de guerre livrés par la Russie.
Cette visite intervient au moment où les relations entre le Mali et la France ont connu une détérioration, marquée par le retrait dernièrement du sol malien des militaires français qui étaient déployés dans le cadre de l'Opération Barkhane.
Le Mali est en proie depuis 2012 à la propagation jihadiste et à une grave crise à la fois sécuritaire, politique et humanitaire que l’intervention française n’a pas pu enrayer en près de 10 ans de présence. On a plutôt assisté à une progression du jihadisme vers la cote atlantique et menace actuellement le Ghana via le Burkina Faso. Partie du nord, la violence touche surtout le centre et l'est et s'est dans un premier temps étendue au Burkina etau Niger limitrophes.