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''Nuit d'horreur'' à Québec: un homme tue au sabre deux personnes le soir d'Halloween
Un camion de pompiers devant le bâtiment de l'Assemblée nationale après une attaque à l'arme blanche, le 1er novembre 2020 à Québec
Un homme de 24 ans armé d'un sabre japonais a tué deux personnes et en a blessé cinq autres lors de la soirée d'Halloween samedi dans le centre historique de Québec, voulant "faire le plus de victimes possible" mais n'étant a priori pas "associé à un groupe terroriste", a annoncé dimanche la police.
Le suspect, sans antécédents judiciaires, avait prémédité son attaque, a indiqué un porte-parole.
L'homme s'appelle Carl Girouard et a connu des problèmes de santé mentale, selon des informations de plusieurs médias non confirmées officiellement. Une perquisition était en cours dimanche après-midi à son domicile de Ste-Thérèse près de Montréal, selon ces sources.
Deux Français, installés au Québec depuis quelques années, figurent au nombre des blessés, a-t-on appris auprès de la police.
Le pronostic vital des cinq blessés n'est pas engagé mais certains ont subi des "lacérations importantes", a expliqué le patron de la police du Québec, Robert Pigeon, lors d'une conférence de presse dimanche matin.
"Hier soir on a été plongé dans une nuit d'horreur lorsqu'un homme de 24 ans, qui ne réside pas à Québec, s'est présenté chez nous avec l'intention de faire le plus de victimes possible", a-t-il expliqué.
Les deux personnes tuées résident à Québec: un homme de 56 ans, François Duchesne, et une femme de 61 ans, Suzanne Clermont. Les blessés sont quatre hommes âgés de 19 à 67 ans, et une femme de 24 ans, a précisé la police jointe par l'AFP.
L'agresseur présumé était déguisé en costume médiéval et armé d'un sabre "de type katana". "Tout porte à croire qu'il aurait choisi ses victimes au hasard", a précisé M. Pigeon.
L'auteur présumé de l'attaque doit comparaître devant la justice par visioconférence dimanche après-midi. "Je pense qu'il avait planifié son geste", a ajouté le chef de la police.
Le jeune homme avait par ailleurs "verbalisé son envie de passer à l'acte" il y a cinq ans, mais n'avait pas d'antécédents judiciaires, selon lui.
"Tout le Québec est en deuil ce matin", a de son côté déploré la vice-Première ministre du Québec, Geneviève Guilbault, qui a dénoncé des actes "barbares".
Problèmes de "santé mentale"
Le Premier ministre fédéral Justin Trudeau a regretté une "terrible tragédie". "J’ai le cœur brisé pour les proches des deux personnes tuées dans cette horrible attaque", a-t-il réagi dimanche.
Les agressions se sont déroulées samedi en fin de soirée dans le Vieux Québec, notamment dans le quartier du célèbre Chateau Frontenac, haut-lieu touristique de la capitale de la province francophone canadienne, selon la police. Le suspect avait été arrêté après une chasse à l'homme de plusieurs heures, et transporté à l'hôpital.
Selon trois témoins cités par le journal québécois Le Soleil, l'assaillant aurait "égorgé" sa première victime près du Château Frontenac et il y avait "beaucoup de sang".
L'homme aurait ensuite poursuivi sa route sur la rue des Remparts, où la deuxième personne a été tuée, avant de se rendre vers le port de Québec, faisant d'autres blessés.
Le maire de Québec, Régis Labeaume, a dénoncé un drame" hallucinant, terrifiant", qui "dépasse l'entendement" et évoqué des problèmes de "santé mentale" du suspect.
"Ce matin, j'ai la nette impression de rejouer dans un vieux film, un film dont l'action se déroulait le 29 janvier 2017 à la mosquée de Québec", a-t-il dit.
Ce jour-là, un homme proche des milieux d'extrême droite, Alexandre Bissonnette, avait ouvert le feu sur les fidèles rassemblés pour prier à la mosquée de Québec, tuant six personnes et en blessant grièvement plusieurs autres. Il a depuis été condamné à la prison à vie.
"Je sens le besoin de rappeler que ce drame ne remet pas en question le fait que cette ville est une des plus sécuritaires au monde mais il est difficile, quasiment impossible de prévoir les conséquences de la folie découlant visiblement de problèmes de santé mentale", a-t-il ajouté.
En raison des restrictions liées à la pandémie de coronavirus, les rues du Vieux-Québec étaient très peu fréquentées au moment du drame, a témoigné à l'AFP Jordan Proust, journaliste pigiste.
Dimanche matin, la plupart des rues généralement animées de la capitale québécoise, notamment dans le centre historique prisé des touristes, étaient quasiment désertes, selon une journaliste de l'AFP sur place.