Obama soutient Biden, les démocrates en ordre de bataille pour défier Trump

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Barack Obama a annoncé mardi son soutien à Joe Biden en le déclarant capable de guider les Américains "à travers certaines de nos heures les plus sombres", un précieux ralliement pour le candidat démocrate qui affrontera Donald Trump en novembre. 

"J'estime que Joe a toutes les qualités dont nous avons besoin chez un président en ce moment", a déclaré Barack Obama dans une vidéo et un communiqué. 

"Joe a le tempérament et l'expérience pour nous guider à travers certaines de nos heures les plus sombres et nous guérir au cours d'un long rétablissement", a-t-il ajouté, "et c'est pour cela que je suis fier" de le soutenir. 

Encore très populaire chez les démocrates, il offre ainsi un soutien de poids à son ancien vice-président de 77 ans, qui doit rassembler le parti s'il veut battre Donald Trump le 3 novembre. 

Dans une longue vidéo de 12 minutes, Barack Obama évoque la douleur des familles endeuillées par le coronavirus avant d'expliquer son ralliement derrière Joe Biden.  

"Choisir Joe pour être mon vice-président" entre 2009 et 2017, "a été l'une des meilleures décisions que j'ai jamais prises, et il est devenu un ami proche".

"C'est quelqu'un à qui la vie a appris la persévérance, comment rebondir après avoir été laissé K.O", poursuit-il, en référence aux tragédies familiales qui ont bouleversé la vie de Joe Biden. 

Tandis que la pandémie endeuille les Etats-Unis, le monde, et ravage l'économie, Barack Obama met en avant l'expérience de Joe Biden à la Maison Blanche après la grande crise financière de 2007/2008 et son aide dans la lutte contre de grandes épidémies.

"C'est pour cela que je lui avais demandé de mettre en oeuvre" le grand plan de relance économique signé en 2009 ("Recovery Act"), "qui a sauvé des millions d'emplois et a permis aux gens de reprendre pied - parce que Joe est efficace". 

"Joe m'a aidé à gérer le H1N1 (grippe A, ndlr) et à empêcher que l'épidémie d'Ebola se convertisse en une pandémie comme celle que nous voyons aujourd'hui", a-t-il poursuivi. 

En ce moment, nous avons besoin que les Américains de bonne volonté s'unissent dans un grand sursaut contre une politique qui a trop souvent été définie par la corruption, la négligence, l'intérêt personnel, la désinformation, l'ignorance et de la pure méchanceté", a-t-il asséné, après plus de trois ans de présidence de Donald Trump. 

"Rassemblement" 

Très discret depuis son départ de la Maison Blanche en janvier 2017, Barack Obama aura attendu la victoire du modéré Joe Biden et le ralliement du champion de la gauche Bernie Sanders, annoncé lundi, pour se prononcer. 

Son équipe a rappelé mardi qu'il avait décidé de rester neutre pendant la primaire démocrate "car il estimait que pour que le parti démocrate gagne en novembre", les électeurs devaient choisir seuls leur candidat.

En 2016, Barack Obama avait également attendu la victoire de Hillary Clinton face à Bernie Sanders, en juin, pour se ranger derrière la candidate. 

L'ancien président était sorti de son silence public une rare fois, en novembre 2019, pour affirmer que la bataille électorale se remporterait au centre. Les Etats-Unis ne sont pas un pays "révolutionnaire", avait-il déclaré. 

S'il ne citait personne, tous avaient pensé à Bernie Sanders. 

Le président du parti démocrate, Tom Perez, a salué mardi le mouvement de "rassemblement" autour de Joe Biden avant "l'élection la plus importante de nos vies". 

L'ex-candidate et sénatrice progressiste Elizabeth Warren ne lui a toutefois pas encore accordé son soutien.

Joe Biden devrait être désigné officiellement candidat lors d'une convention démocrate, le 17 août.

La campagne électorale est mise en sourdine depuis un mois en raison de la pandémie de Covid-19, qui a mis un terme à tous les meetings, réunions publiques et autres porte-à-porte. Donald Trump reste lui très visible pendant la crise, dont l'impact électoral est incertain.

"Barack Obama a passé une bonne partie des cinq dernières années à exhorter Joe Biden à ne pas se présenter à la présidentielle par crainte qu'il se ridiculise", a ironisé son chef de campagne, Brad Parscale, dans un communiqué. "Le président Trump va le détruire".