Pour le 51ème anniversaire du coup d’Etat de 1973, le Chili veut abroger la loi sur l’amnistie

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Augusto Pinochet au Chili auteur du coup d’Etat de 1973 au Chili qui compte encore « plus de 1.100 Chiliens dont le sort n’a jamais été clarifié » selon le président chilien Gabriel Boric.

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Santiago - Les responsables des « crimes contre l’humanité » sous la dictature d’Augusto Pinochet au Chili (1973-1990) pourraient être exclus définitivement de la loi sur l’amnistie, dont l’abrogation est promue par le gouvernement actuel.

L’annonce a été faite par le président chilien, Gabriel Boric, lors des commémorations du 51ème anniversaire du coup d’Etat perpétré par Pinochet contre l’ancien président Salvador Allende en septembre 1973.

Le gouvernement veut "un traitement d’urgence du projet de loi qui cherche à mettre fin à l’application de l’amnistie, de la grâce et de la prescription en ce qui concerne les crimes contre l’humanité commis par des agents de l’État ou avec leur autorisation", a affirmé Boric dans un discours commémoratif du renversement de Salvador Allende.

Le chef de l’État a ajouté que "bien que l’amnistie ne soit plus appliquée grâce à une solide jurisprudence des tribunaux, mettre fin à ses effets de manière définitive et irréversible est une dette » envers les victimes de la dictature.

Boric a déploré que le pays compte encore « plus de 1.100 compatriotes dont le sort n’a jamais été clarifié ».

Lors de la cérémonie organisée au Palais présidentiel où Allende avait été exécuté par les militaires, Boric a notamment rendu hommage à trois ministres de l’Intérieur de Allende, tous assassinés par le gouvernement militaire mis en place par Pinochet après avoir réussi à s’approprier le pouvoir.

Outre l’abrogation de la loi sur l’amnistie, le gouvernement de Boric cherche aussi à récupérer les anciens lieux de détention et de torture, dont une vingtaine ont été transformés en sites de la mémoire et sont gérés par des associations.

Le rapport établi en 2011 par la Commission Valech (Commission nationale sur l’emprisonnement politique et la torture) avait recensé plus de 40.000 détenus pour des motivations politiques sous le régime militaire de Pinochet, dont 3.065 sont morts ou portés disparus.

En août 2023, Boric avait lancé le « Plan national de recherche de la vérité et de la justice » qui vise à retrouver 1.092 personnes portées disparues et récupérer les corps jamais restitués de 377 hommes politiques exécutés par les militaires.

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