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Pour méga fort en calcul seulement : Un bol de riz par Chinois, ça fait combien de rizières ?
Confinement jour 16 – Séquence 1. Quel lien y a-t-il entre la grilla naxalite en Inde, une réminiscence marxiste encore active et Ahmed Harzenni ? Aucun si ce n’est que la première est toujours maoïste et le second beaucoup moins. Madiba, surnom emprunté à Nelson Mandela, ainsi que le hèlent un groupe d’intimes en hommage à la résilience dont il a fait montre aux auditions publiques des « victimes des années de plomb » organisées en 2005 par l’Instance Équité et Réconciliation. Malgré ses douze ans de prison politique, Il avait refusé de se présenter en martyr, revendiquant sa part de responsabilité, reconnaissant avoir œuvré pour le renversement de la monarchie, jugeant la réaction du régime tout juste disproportionnée.
Ahmed Harzenni, par les voies du Seigneur insondables bien aujourd’hui dans sa peau d’ambassadeur itinérant du Roi, est, aux cotés de Hamama Bouabid, Mohamed Mahjoubi, Mohamed Tirida et quelques autres, une figure parmi les initiateurs du mouvement maoïste au Maroc.
De Mao à Nicolas Sarkozy
Parfois en le regardant, je m’amuse à penser, sans jamais le lui dire, qu’il a passé les meilleures années du siècle dernier et de sa jeunesse derrière les barreaux à regarder le monde continuer sans lui. Les années 70 !! Soul music et Rythm and blues. Les répliques sismiques de Woodstock et Joan Baez ode à Sacco and Vanzetti. Abdalilah Benkirane encore qu’un vague projet pour contrer les gauchistes. Saadeddine El Othmani, se voir en chef de gouvernement, de son propre aveu, une idée abstraite qui ne pouvait se concevoir que dans un esprit dérangé. Mhammed Douiri, grande figure de l’Istiqlal qui regardait de loin non sans sympathie cette jeunesse marocaine s’abreuver d’aphorismes maoïstes, le Livre rouge en Bible de chevet. La Révolution sexuelle de William Reich et Rosa Luxembourg en égérie. Jimmy Hendrix et les Rolling Stone. Nass Al Ghiwan et Jil Jilala. Zatla pas coupé et lmila pour 1O DHS. Nibrou à 1 et Marlboro à moins de 5. Noureddine Saïl qui leur préférait ses Kent et ses ciné-clubs. Les filles dans le vent en minijupes et le Sida une menace inconnue et encore lointaine. Alors le coronavirus…
Souvent je le lui avais demandé, mais peut-être maintenant que l’ambassadeur itinérant a été sédentarisé comme les deux tiers de l’humanité par la pandémie, il pourrait y réfléchir : Sans la révolution culturelle lancée par Mao Tsé Toung en 1966, qui a fait fleurir les fusils et assurément fait muter l’homme chinois, qui aurait fait 1 million de morts (donc moins que la guerre de libération de l’Algérie si l’on tient pour vrais les chiffres du FLN imputés aux Français), la Chine serait-elle ce qu’elle est aujourd’hui ?
A l’époque, ce qui empêchait le Grand Timonier de se livrer paisiblement aux bras de Morphée, un bol de riz par Chinois et par jour. Dit comme ça, ça n’a l’air de rien, mais ça en fait des bols et le double de baguettes. L’empire du milieu comptait un peu moins de 800 millions d’habitants ce qui représente en besoins mensuels 24 milliards de bols, 288 milliards par an. Et pour votre santé mentale et la mienne, je me dispense d’en faire l’estimation, avec ou sans confinement, par grains de riz.
Mais Mao Tsé Toung, il en fallait beaucoup plus pour le désarçonner, qui avait une sainte horreur de Thomas Malthus et de ses théories sur le rapport croissance démographique/production induisant la planification familiale et la limitation des naissances. Le Grand Timonier était connu pour son sens de la formule, et avait, élémentaire mon cher Malthus, la réplique toute trouvée : Une bouche supplémentaire à nourrir, c’est deux bras pour travailler. Une logique fort heureusement reniée par ses successeurs et qui, s’il avait été au courant, aurait fait sortir de ses gonds l’ancien président français Nicolas Sarkozy, déjà méga nerveux et giga stressé. Mais ça, c’est une autre histoire. A suivre.