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Quel que soit le vainqueur, les sondages n'ont pas vu la résistance de Trump
Donald Trump et sa femme Melania Trump à la Maison Blanche, le 4 novembre 2020 à Washington
Décidément les sondages et les sondeurs, comme les prospectivistes, sont plus forts à prédire ce qui est arrivé que ce qui va arriver. Pour Donald Trump, le ratage des sondeurs est "historique". Si le verdict dépendra du vainqueur final, les sondages, après la débâcle de 2016 et la défaite de Hillary Clinton qu’il n’ont pas vu venir,, ont de nouveau nettement sous-évalué la résistance phénoménale de la base trumpiste. Il a même plus de 2 millions de voix par rapport à 2016
La présidentielle américaine dans les principaux Etats-clés, résultats partiels le 4 novembre à 22h00 GMT
"Les sondeurs se sont totalement trompés", a lancé mercredi sur Twitter le président républicain, qui revendique la victoire face au démocrate Joe Biden sans attendre la fin du dépouillement.
Et au-delà du milliardaire, de nombreuses voix, dans le camp adverse, pestaient contre une réédition du scénario d'il y a quatre ans, quand la démocrate Hillary Clinton avait perdu contre toute attente.
"En revanche, Trump semble avoir une nouvelle fois fait mieux que les sondages préélectoraux dans le Midwest", reconnaît Chris Jackson.
C'est déjà dans ces Etats-clés, Michigan et Wisconsin, ainsi qu'en Pennsylvanie que l'erreur avait été la plus flagrante il y a quatre ans, contribuant sur le fil à la victoire surprise de l'homme d'affaires.
Cette année, l'histoire n'est pas encore définitivement écrite.
Que Joe Biden s'impose dans suffisamment d'Etats pour accéder à la Maison Blanche, et le favori des sondages aura bien été sacré -- une toute autre issue qu'un second mandat de Donald Trump faisant mentir les études d'opinion.
Contrairement à 2016, quand les sondages avaient correctement prédit l'avance d'Hillary Clinton au niveau national mais s'étaient trompés pour ces Etats-clés, "cette fois il semble que les sondages nationaux ont sous-évalué le score de Trump tout comme les sondages dans les Etats", explique Christopher Wlezien de l'University of Texas.
Selon lui, l'erreur est "assez systématique" et ne peut s'expliquer uniquement par la marge d'erreur.
Parmi les possibles analyses, il se justifie par la possibilité que des électeurs de Donald Trump aient refusé de répondre aux sondeurs, ou que les indécis se soient prononcés in extremis pour le président sortant.
L'analyse de la participation record, et de la possibilité d'une mobilisation républicaine supérieure aux attentes, permettra aussi d'y voir plus clair.
Les sondages réalisés à la sortie des urnes fournissent une piste: contrairement aux prévisions, l'inquiétude pour la crise économique est arrivée devant la préoccupation liée à la pandémie de Covid-19 dans les sujets ayant motivé le vote.
En attendant l'issue de la présidentielle, un autre ratage commençait à prendre forme: le sort du Sénat, qui devrait rester aux mains des républicains. Dans le Maine, la sénatrice républicaine Susan Collins a gardé son siège sans avoir été donnée gagnante par le moindre sondage préélectoral.