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Raids israéliens contre une société de micros crédits: Amnesty veut une enquête pour ''crime de guerre''
De la fumée s'élève après une frappe aérienne israélienne visant la banlieue sud de Beyrouth, Shayah, le 22 octobre 2024. (Photo Fadel ITANI / AFP)
Amnesty International a estimé mardi que les raids israéliens au Liban contre des filiales de la société de microcrédits Al-Qard al-Hassan devaient faire l'objet d'une enquête pour "crime de guerre".
Dimanche soir, l'armée israélienne a lancé des frappes contre l'institution dans la banlieue sud de Beyrouth mais aussi dans le sud et l'est du Liban.
"Même si, comme l'affirme l'armée israélienne, l'institution finance effectivement le Hezbollah, il est peu probable qu'elle réponde aux critères définissant un objectif militaire, en particulier pour les filiales qui servent des clients civils", a estimé Amnesty dans un communiqué.
"Être associé au Hezbollah ne suffit pas pour qu'un immeuble civil, ou les civils qui y sont, soient classés comme des objectifs militaires", a ajouté l'ONG basée à Londres.
Cibler les branches d'Al-Qard al-Hassan, "constitue probablement une violation au droit humanitaire international et doit faire l'objet d'une enquête comme pour un crime de guerre", a assuré Amnesty dans son communiqué, réclamant "une enquête internationale (...) qui doit être ouverte de toute urgence".
Cet organisme, qu’Israël dit affilié au Hezbollah et visé par des sanctions américaines, offre des services bancaires à des centaines de milliers d'usagers.
"Les forces israéliennes ont pris pour cible une institution qui représente une bouée de sauvetage économique pour de nombreux civils libanais", a également estimé Amnesty. "Cela, outre un appel à évacuer publié moins de 40 minutes avant le début des frappes, montre comment Israël ne tient pas compte du droit humanitaire international".
La société est une ONG qui fournit des microcrédits, aux particuliers et notamment aux artisans et PME agricoles ou industrielles. Le secret de sa popularité: l'application des principes de la finance islamique, favorisant l'octroi de prêts sans intérêts.
Mardi en conférence de presse, Mohammad Afif, responsable des relations médias du Hezbollah, a assuré que la fondation était "une institution totalement civile, enregistrée selon la loi". "Ses services sont proposés à tous les Libanais sans exception", a-t-il dit.(Quid avec AFP)