Raids israéliens et combats meurtries à Gaza, près de 450.000 déplacés à Rafah

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Les décombres de bâtiments détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 14 mai 2024, alors que le conflit entre Israël et le Hamas se poursuit dans le territoire palestinien. (Photo par AFP)

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Les bombardements israéliens incessants sur la bande de Gaza ont fait plus de 80 morts ces dernières 24 heures, a indiqué mardi le Hamas, à l'heure où près de 450.000 Palestiniens ont dû fuir des secteurs pilonnés de la ville de Rafah menacée d'une offensive d'envergure.

Dans le petit territoire palestinien assiégé et ravagé par les bombardements de la population civile, déplacée plusieurs fois depuis le début de la guerre, est de nouveau sur les routes pour tenter de trouver un refuge, même si l'ONU affirme qu"il "n'y a pas d'endroit sûr à Gaza".

Avant l'aube, des frappes ont visé différents secteurs de la bande de Gaza, y compris Rafah, ville de l'extrême sud du territoire où s'entassent près de 1,4 million de Palestiniens en grande majorité des déplacés, selon des témoins et des correspondants de l'AFP.

Ces dernières 24 heures, au moins 82 Palestiniens ont péri, ce qui porte à 35.173 le bilan des morts, dont plus de deux tiers sont des enfants et des femmes, dans la bande de Gaza en un peu plus de sept mois de guerre. La défense civile a dénombré au moins huit morts dans une frappe sur un immeuble à Nousseirat (centre).

Des attaques acharnés ont lieu dans l'est de Rafah, où le Hamas a dit avoir tiré des obus sur les soldats déployés au passage éponyme après leur entrée à bord de chars le 7 mai dans l'est de la ville, située à la frontière sud d'Israël.

Elles ont fermé ce passage crucial pour les convois transportant des aides à une population menacée de famine à Gaza selon l'ONU.

"Très effrayant"

Depuis que l'armée a ordonné aux civils de quitter les secteurs est à Rafah le 6 mai, "près de 450.000 personnes ont été déplacées de force" dans la ville, a indiqué l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). Elles "sont épuisées, affamées, et constamment apeurées", a dit l'Unrwa sans préciser si ces déplacés s'étaient rendus ailleurs dans Rafah ou hors de la ville.

Les bombardements israéliens ont aussi touché l'ouest de Rafah, ville survolée sans cesse par l'aviation, selon des témoins.

"Les tirs d'obus et les raids aériens sont continus. C'est très effrayant. J'ai peur pour mes enfants", affirme à l'AFP Hadil Radwane, 32 ans, déplacée de Gaza dans l'ouest de Rafah.

"Nous avons fui le nord du territoire vers Rafah à cause des bombardements et maintenant nous avons préparé nos affaires pour fuir à nouveau, mais nous n'avons aucun endroit où aller", dit-elle.

Dans le nord de la bande de Gaza, les Palestiniens ont été aussi sommés de quitter certaines zones après que les combats violents ont repris notamment à Jabalia et Gaza-Ville, où selon l'armée le Hamas tente de "reconstituer ses capacités militaires"

"Une erreur" -

Premier allié d'Israël, les Etats-Unis ont remis en cause la possibilité d'éliminer, avec une telle opération, le Hamas.

"Ce serait une erreur de lancer une opération militaire majeure au coeur de Rafah qui mettrait en danger un nombre énorme de civils sans gain stratégique clair", a estimé la Maison Blanche.

La Cour internationale de justice (CIJ) a, elle, annoncé la tenue d'audiences jeudi et vendredi  à la demande de l'Afrique du Sud, qui a saisi la juridiction pour demander à Israël le retrait de ses troupes de Rafah. (Quid avec AFP)