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Rencontre israélo-libyenne: Contre toute évidence, Tel Aviv dément être à l'origine d'une ''fuite''
La ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla al-Mangoush, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue koweïtien à Koweït City, le 3 octobre 2021. (Photo YASSER AL-ZAYYAT / AFP)
Alors que tout indique clairement le contraire, Israël a nié lundi être à origine d'une "fuite" sur une rencontre entre son chef de la diplomatie et son homologue libyenne, au lendemain de l'annonce officielle d'une telle entrevue par son ministère des Affaires étrangères ayant précipité le limogeage de la ministre libyenne.
"Contrairement aux publications, la fuite concernant la rencontre avec la ministre des Affaires étrangères de Libye ne provient pas du ministère des Affaires étrangères ou du cabinet du ministre des Affaires étrangères", affirme un communiqué du ministère.
Le chef du gouvernement libyen a suspendu lundi sa ministre des Affaires étrangères, Najla al-Mangoush.
Dimanche, le service de presse du ministère des Affaires étrangères israélien avait pourtant annoncé que son chef, Eli Cohen, s'était entretenu à Rome dans le courant de la semaine écoulée avec son homologue libyenne lors d'une rencontre "inédite".
"J'ai parlé avec la ministre des Affaires étrangères du grand potentiel que représentent les relations entre les deux pays", indiquait le communiqué en citant M. Cohen.
Le ministère des Affaires étrangères n'a fourni aucune explication à son brusque revirement.
"Ce qui s'est passé à Rome a été une rencontre fortuite et non officielle, au cours d'une rencontre avec son homologue italien (Antonio Tajani), qui n'a comporté aucune discussion, ni accord ni consultation", avait indiqué plus tôt le ministère des Affaires étrangères libyen dans un communiqué.
La Libye, plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, n’avait pas besoin de cette fuite loin d’être une simple mladresse.
La rencontre de Rome a fait l'objet d'une vive condamnation du mouvement islamiste palestinien Hamas.
"Cette rencontre et d'autres similaires voulant donner une légitimité à l'occupation israélienne de la Palestine et un feu vert à sa politique fasciste et aux crimes contre le peuple palestinien sont rejetées et condamnées", affirme le Hamas, dans un communiqué.
La sécurité de l'aéroport de Tripoli dément avoir autorisé un départ de la cheffe de la diplomatie
Le principal organe de sécurité de l'aéroport de Tripoli en Libye a démenti lundi avoir autorisé un départ vers la Turquie de la cheffe de la diplomatie du gouvernement internationalement reconnu, qui a été "suspendue" dimanche après l'annonce d'une rencontre récente avec son homologue israélien.
Selon des internautes, un avion de type Falcon, suivi sur l'application Flightradar, aurait transporté dans la nuit de dimanche à lundi la ministre, Najla al-Mangoush, vers la Turquie après une autorisation de départ depuis Tripoli donnée par l'Organe de sécurité intérieure (OSI).
L'agence officielle turque Anadolu citant des "sources de sécurité" anonymes a affirmé que Mme Mangoush avait quitté la capitale libyenne pour Istanbul à bord d'un avion gouvernemental.
La ministre n'a pas été "autorisée" à quitter le territoire libyen "par les voies officielles depuis l'aéroport de Mitiga (le seul de Tripoli, ndlr), que ce soit par le terminal ordinaire ou par celui des hautes personnalités", a affirmé l'OSI dans un communiqué.
Mme Mangoush "figure sur la liste des personnes interdites de voyage" à l'étranger, a détaillé l'OSI, en soulignant que "les caméras de surveillance prouveraient" qu'elle n'est pas partie de Mitiga.
La ministre a été "suspendue" dimanche soir et soumise à une "enquête administrative" sur décision du Premier ministre, Abdelhamid Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par l'ONU.
Ces décisions ont été prises quelques heures après l'annonce par le chef de la diplomatie israélien, Eli Cohen, d'une "rencontre inédite" la semaine dernière à Rome avec son homologue libyenne.
Dans un communiqué diffusé avant la suspension de Mme Mangoush, son ministère avait qualifié cette rencontre de "fortuite et non officielle" et a tenu à rappeler "de manière claire et sans ambiguïté la position de la Libye à l'égard de la cause palestinienne".
Des mouvements de protestation spontanés ont éclaté dimanche à Tripoli et dans plusieurs villes libyennes en signe de refus de toute normalisation avec Israël.
Des groupes de jeunes ont coupé les routes, brûlé des pneus et brandi le drapeau palestinien, a constaté un journaliste de l'AFP.
En Libye, toute relation avec Israël, ses ressortissants ou toute entité le représentant est passible de poursuites pénales. (Quid avec AFP)