Sahel : Paris met fin à l’opération ''Barkhane'', mais reste avec l’opération ‘’Takuba’’

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Une base de l'opération française au Sahel Barkhane, et du groupement de forces spéciales européennes Takuba, à Menaka, au Mali, le 3 novembre 2020.

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 Le président français Emmanuel Macron a annoncé au cours d’une conférence de presse "la fin de l'opération 'Barkhane' en tant qu'opération extérieure pour permettre une opération d'appui, de soutien et de coopération aux armées des pays de la région qui le souhaitent, et la mise en œuvre d'une opération militaire et d'une alliance internationale associant les Etats de la région et tous nos partenaires strictement concentrées sur la lutte contre le terrorisme". 

La lutte contre le terrorisme sera faite, a-t-il expliqué, "avec des forces spéciales structurées autour de [l’opération] 'Takuba' avec, évidemment, une forte composante française – avec encore plusieurs centaines de soldats – et des forces africaines, européennes, internationales". Selon lui cette nouvelle forme "aura vocation à faire des interventions strictement de lutte contre le terrorisme", a précisé le président français.

L'engagement militaire français au Sahel était au menu d'une réunion du conseil de Défense mercredi, selon plusieurs sources consultées par l'AFP, ayant toutes requis l'anonymat.

Paris déploie quelque 5.100 soldats contre les jihadistes affiliés au groupe Etat islamique (EI) et à Al-Qaïda.

Ag Ghali, objectif numéro un 

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La sécurité dans la région du G5 Sahel, avec la mission de l'ONU, l'opération française Barkhane, la Force conjointe du G5 Sahel et la task force européenne Takuba

Mi-février, lors d'un sommet à N'Djamena avec les partenaires du G5 Sahel (Tchad, Mali, Burkina Faso, Niger, Mauritanie), le président français avait repoussé la décision attendue d'entamer le retrait de Barkhane, tout en confirmant une évolution "au-delà de l'été".

Il avait alors promis "une action renforcée" pour "essayer d'aller décapiter les organisations" liée à Al-Qaïda et l'EI.

A l'approche de l'élection présidentielle de 2022, cet effort militaire de longue haleine suscite aussi des interrogations croissantes en France, alors que 50 soldats ont été tués au combat depuis 2013.

Le chef du GSIM, Iyad Ag Ghaly, responsable de très nombreuses attaques au Burkina, au Mali et au Niger, apparaît désormais comme l'objectif prioritaire de Barkhane, indique l’agence de prese française.

"Clairement, aujourd'hui, c'est Iyad Ag Ghali qui est la priorité numéro une (...). Pour nous c'est la personne qu'il faut absolument réussir à capturer, voire neutraliser si ce n'est pas possible de le capturer, dans les prochains mois", soulignait le commandant des opérations spéciales, le général Eric Vidaud, le 3 juin sur la chaîne France 24.

La situation s'est compliquée ces dernières semaines avec la mort brutale du président Idriss Déby au Tchad, et surtout le deuxième coup d'Etat en neuf mois au Mali, pays central de l'opération Barkhane.

Les soubresauts politiques au Mali soulèvent d'autant plus la question de la présence française qu'une partie des dirigeants maliens souhaitent entamer un processus de négociation avec certains groupes jihadistes, une démarche à laquelle Paris est opposée.

Appel aux Européens 

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Des soldats français de l'opération antiterroriste au Sahel Barkhane, le 30 mai 2015, à Gao, au Mali.

La France a déjà annoncé le gel de ses opérations conjointes avec l'armée malienne pour condamner le coup d'Etat et soutient les pressions internationales exercées par la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) et l'Union africaine pour pousser les autorités maliennes à organiser une transition vers un pouvoir civil et des élections en 2022. 

L'opération Barkhane dispose de plusieurs bases au Mali dont certaines pourraient être fermées à moyen terme, selon deux sources. A l'horizon 2023, les effectifs français devraient tourner autour de 2.500 personnes selon l'une de ces sources.

Deux d'entre elles ont aussi évoqué un éventuel sommet des différents pays européens pour discuter de l'avenir de l'engagement militaire au Sahel.

Paris compte sur l'"internationalisation" de l'effort d'accompagnement au combat des forces locales, sous-équipées et sous-entraînées.

La France mise tout particulièrement sur la montée en puissance du groupement de forces spéciales européennes Takuba, qu'elle a initiée et qui rassemble aujourd'hui au Mali 600 hommes dont une moitié de Français, ainsi que quelques dizaines d'Estoniens et de Tchèques et près de 140 Suédois.

L'Italie a promis jusqu'à 200 soldats, le Danemark une centaine et plusieurs autres pays, dont la Grèce, la Hongrie ou encore la Serbie, ont exprimé leur intérêt.

Mais après le second coup d'Etat en mai au Mali, la France a pour l'heure gelé cette mission d'accompagnement au combat des forces armées maliennes.