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Sommet de Kuala Lumpur : Un séisme et une scission frappent l’Organisation de Coopération Islamique
Il le dément, mais le sommet islamique de Kuala Lumpur 2019 qui se tient depuis le 10 décembre et s’achève le 21 du même mois à « l’initiative » du premier ministre malaisien, Mahathir Mohammed, est un séisme qui frappe l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) et une scission en son sein.
Il est aussi une entreprise de sortir l’organisation islamique de la sphère arabe et plus précisément saoudienne. En dehors du Qatar, pays en rupture de (ou mis au) ban du le Conseil de coopération du Golfe, le noyau dure de ce sommet restreint se compose de la Turquie, du Pakistan et de l'Indonésie en plus de la Malaisie. Sans être du carré du départ, l’Iran a rejoint l’initiative et Hassan Rohani est présent à Kuala Lumpur aux cotés du turc Teyipp Erdogan, de l’émir du Qatar, cheikh Tamim Hamad Al Thani et premier ministre pakistanais, Imran Khan.
En plus des cinq fondateurs et de l’Iran 17 autres pays seraient présents à ce sommet auquel la chaine qatari Al Jazira consacre une couverture continue. Plus de 400 intellectuels, penseurs, chercheurs et d'érudits musulmans du monde entier ont été également invités à prendre part à la naissance de cette nouvelle alliance et à discuter de questions phares qui ont façonné différentes approches entre les pays islamiques.
Le sommet de quatre jours a pour objectif, selon ses initiateurs de revitaliser la civilisation islamique, de trouver des solutions nouvelles et efficaces aux problèmes du monde musulman, de contribuer au règlement des défis auxquels sont confrontés les pays et les nations musulmans et de créer un réseau mondial reliant les dirigeants, les intellectuels, les scientifiques et les penseurs islamiques.
Riyad, qui se voit comme la principale cible, ne participe pas au sommet de Kuala Lumpur. L’absence de l’Arabie saoudite est une expression de l’hostilité à cette initiative qui met à mal son leadership supposé sur le monde musulman. Selon l’agence de presse officielle saoudienne, le roi Salmane aurait réaffirmé au cours d’un appel mardi dernier avec le Premier ministre malaisien qu’un tel sommet a vocation à se tenir sous l’égide de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), qui compte 57 États membres et dont le siège se trouve à Djeddah. L’Arabie saoudite ainsi que les Émirats arabes unis ont également essayé de faire pression sur le Pakistan avec lequel ils entretiennent d’étroites relations pour qu’il y annule sa participation, en vain.
Réagissant à l’événement, le Global Village Space pakistanais, un portail Web d’actualités écrit que « le sommet malaisien pourrait être un premier pas pour présenter de nouvelles stratégies et des solutions efficaces aux problèmes du monde islamique ».
Dans un clip consacré à l’évènement, les initiateurs annoncent la couleur : Il s’agit pour eux de « sauver 1, 7 milliards de musulmans » et de former à cette fin un noyau de coopération islamique capable de constituer une « grande puissance ». La nouvelle alliance y est présentée comme un « espace de 500 millions de personnes s’étendant entre l’Europe et l’Asie sur 3 millions de KM2.» Il conjuguera dans une même dynamique « l’apport démographique de l’Indonésie, les ressources naturelle de la Malaisie, la force financière du Qatar et le poids industriel et commercial de la Turquie ». Les cinq pays, selon le même clip, « occupent des positions avancées parmi les55 Etat les mieux placés en PIB. Il jouira ainsi d’une capacité d’influence politique que confortera le Pakistan avec ses 144 têtes nucléaires et ses armées de 600 mille hommes ». Ils formeront ainsi «une alliance aux forces complémentaires militairement et économiquement capable de guider le monde musulman vers une nouvelle étape qui le libérera de la dépendance à l’égard des coalitions existantes ».
Vidéo du clip :