Sommet des Brics: appels à l'arrêt des combats en Ukraine et au Proche-Orient

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L’égyptien Abdel Fattah al-Sisi, lesud-africain Cyril Ramaphosa, le chinois Xi Jinping, le russe Vladimir Poutine et l’indien Narendra Modi, l’ émirati Sheikh Mohamed bin Zayed Al Nahyan, l’iranien Masoud Pezeshkian et le ministre brésilien des AE Mauro Vieira à Kazan, 23 octobre 2024. (Photo / POOL / AFP)

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Les appels à l'arrêt des combats et à l'ouverture de négociations en Ukraine et au Proche-Orient se sont succédé mercredi au sommet des Brics, organisé en Russie, dont le président Vladimir Poutine a accueilli "favorablement" les offres de médiation de ses partenaires.

Sur l'Ukraine, les positions de Moscou et de Kiev semblent pour l'heure irréconciliables, les combats faisant rage et d'éventuelles négociations de paix restant très hypothétiques, 32 mois après le début de l'assaut russe.

Au Proche-Orient, la guerre d’extermination israélienne des Palestiniens à Gaza, s'est étendue au Liban où Tsahal intensifie son offensive contre le pays du Cèdre.

Il faut "éviter une escalade" en Ukraine et "travailler ensemble" pour ramener la paix au Proche-Orient, a exhorté le président brésilien Lula, qui intervenait en visio lors de la réunion de la dizaine de dirigeants des Brics réunis à Kazan.

"Au moment où nous sommes confrontés à deux guerres qui ont le potentiel de devenir globales, il est essentiel de restaurer notre capacité à travailler ensemble vers un but commun", a-t-il ajouté.

Le président chinois Xi Jinping, a énoncé trois principes: "pas d'extension du champ de bataille" en Ukraine, "pas d'escalade des combats et pas de provocation de la part de l'une ou l'autre partie, afin d'apaiser la situation le plus rapidement possible".

La veille, le Premier ministre indien Modi, assurant être en contact avec les deux parties, avait exprimé son soutien à tous "les efforts pour restaurer rapidement la paix et la stabilité".

Médiation 

"De nombreux pays expriment le souhait de contribuer plus activement au processus de règlement, se déclarent prêts à jouer un rôle de médiateur, ce qui est accueilli favorablement par le président russe", a affirmé son porte-parole Dmitri Peskov, tout en affirmant que Vladimir Poutine se félicitait de la "dynamique positive sur le front" pour ses soldats en Ukraine.

"J'appelle tous les membres de l'influent groupe des Brics à user de toutes leurs capacités collectives et individuelles pour mettre fin à la guerre à Gaza et au Liban", a exhorté le président iranien Massoud Pezeshkian.

L'Iran, qui aurait fourni des drones et des missiles de courte portée à la Russie, est un des adversaires principaux des Etats-Unis sur la scène internationale. La Chine est le principal soutien de Vladimir Poutine face à l'Occident; et l'Inde est critiquée par les Occidentaux pour ses achats de grandes quantités de pétrole russe depuis 2022.

Lula s'est attiré de vives critiques en Ukraine et en Occident pour avoir affirmé que les responsabilités du conflit étaient partagées, même s'il a condamné l'assaut russe de février 2022.

Jeudi, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres devrait s'entretenir de l'Ukraine avec Vladimir Poutine, selon le Kremlin. Cet entretien serait une première en Russie entre les deux hommes depuis avril 2022.

A Kazan, "le secrétaire général réaffirmera ses positions bien connues sur la guerre en Ukraine et les conditions d'une paix juste fondée sur la charte et les résolutions des Nations unies et le droit international", a souligné mardi l'un de ses porte-parole, Farhan Haq.

Kiev avait toutefois estimé lundi soir que M. Guterres avait fait "le mauvais choix" en acceptant de se rendre à Kazan. M. Guterres "offre une claire victoire de propagande au régime de Poutine", a de son côté dénoncé le chef de la diplomatie estonienne Margus Tsahkna.

"Monde multipolaire" 

Autre participant au sommet, le président turc Recep Tayyip Erdogan est arrivé mercredi à Kazan, avant une rencontre avec Vladimir Poutine plus tard dans la journée. La Turquie, membre de l'Otan, a demandé en septembre à intégrer les Brics.

Visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), Vladimir Poutine est limité dans ses déplacements à l'étranger.

Avec l'édition qu'il organise, Moscou démontre l'échec de la politique occidentale de sanctions économiques et d'isolement diplomatique visant son pays.

Derrière la pratique des "sanctions unilatérales", il y a "un fort potentiel de crise", a-t-il mis en garde mercredi, ajoutant que "le processus de formation d'un monde multipolaire est en cours, un processus dynamique et irréversible".

Le projet de plateforme de paiement international alternative au système Swift dont sont exclues les principales banques russes depuis 2022, s'inscrit dans la même logique. Avec un objectif, se libérer de l'hégémonie du dollar dans les échanges commerciaux.

Les Brics représentent près de la moitié de la population mondiale et près du tiers du PIB de la planète.

Comptant quatre membres (Brésil, Russie, Inde, Chine) à sa création en 2009 et ayant intégré l'Afrique du Sud en 2010, les Brics (les initiales de ces Etats en anglais) ont été rejoints cette année par l'Ethiopie, l'Iran, l'Egypte et les Emirats arabes unis. D’autres pays du « Sud global »,  en quête d’un ordre mondial de multilatéralisme,  sont candidats, mais selon Moscou, toute adhésion a été écartée pour l’instant. (Quid avec AFP)