Trump après avoir trompé la mort, signe un retour historique à la Maison Blanche

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Une sculpture réalisée par l'artiste indien Sudarsan Pattnaik représentant le président élu Donald Trump après sa large victoire, à Puri en Inde dans l'État  d'Odisha, le 6 novembre 2024. (Photo AFP)

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Donald Trump a réussi mercredi son pari de revenir à la Maison Blanche, grâce à une victoire sans appel qui provoque une onde de choc, angoisse la plupart des pays européens et inquiète la Chine tandis que la Russie dit attendre pour « juger sur des actes ».

Le come-back du républicain est d'autant plus extraordinaire que sa troisième campagne a été marquée par deux tentatives d'assassinat, quatre inculpations et une condamnation au pénal.

Ceux qui espéraient sa défaite, s'attendaient à vivre des jours d'attente tant les sondages, qui se trompent souvent mais qu’on veut croire pour conjurer le sort, donnaient Kamala Harris et Donald Trump au coude-à-coude. Mais il n'a finalement fallu que quelques heures pour connaître l'issue de la présidentielle américaine.

L'ancien président a rapidement raflé les deux Etats disputés de Caroline du Nord et de Géorgie, avant que la Pennsylvanie ne lui serve de tremplin, et que le Wisconsin ne vienne enterrer les derniers espoirs des démocrates.

"Je suis heureux ce matin", explique Mark Perry. Cet électeur de Donald Trump de l'Indiana dit maintenant "prier pour l'unité" et espère voir rapidement des mesures économiques fortes.

Dans son discours de victoire, Donald Trump, qui prêtera serment le 20 janvier, a lancé un appel à cette "unité", exhortant les Américains à mettre "les divisions des quatre dernières années derrière nous".

Après avoir, lui-même, durant la campagne, assailli sa rivale d'injures et accusé les migrants d'"empoisonner le sang du pays".

La vice-présidente Kamala Harris, qui n'est pas apparue depuis les résultats, devait s'exprimer dans la journée.

Jugé sur ses "actes" 

Donald Trump a reçu une pluie de félicitations de responsables étrangers, du Français Emmanuel Macron à l'Ukrainien Volodymyr Zelensky en passant par l'Israélien Benjamin Netanyahu.

Le président russe, Vladimir Poutine, n'a pas prévu de féliciter Donald Trump, selon le Kremlin, précisant que ce dernier serait jugé sur ses "actes".

Dans un long message au président élu, le roi Mohammed VI souligne « que la victoire retentissante de M. Trump lors de ces élections est une reconnaissance de son patriotisme et une confirmation de son engagement continu à défendre les intérêts suprêmes des États-Unis, "notre ami et allié de longue date".

En attendant les résultats de cinq derniers Etats, le républicain de 78 ans cumulait un total de 277 grands électeurs contre 224 pour sa rivale. Le seuil est de 270 pour remporter ce scrutin au suffrage indirect.

Et il semble aussi en passe de remporter le vote populaire, ce qui serait une première pour lui.

Si le retour de Donald Trump à la Maison Blanche plonge des millions d'Américains, notamment des zones rurales, dans l'euphorie, d'autres sont sonnés mercredi, angoissés par sa rhétorique de plus en plus dure.

Freddy Lane, new-yorkais de 29 ans est sous le choc: "Ça craint, putain". Ce jeune développeur se dit "inquiet" de voir "encore plus de haine" se répandre dans le pays.

Donald Trump, second président américain à remporter deux mandats non consécutifs, avait quitté la Maison Blanche dans le chaos il y a quatre ans, sans reconnaître sa défaite.

Le 6 janvier 2021, des centaines de ses partisans avaient pris d'assaut le Capitole, temple de la démocratie américaine, pour tenter d'empêcher la certification de la victoire de Joe Biden.

Mais le tribun républicain est parvenu, comme en 2016, à convaincre les Américains qu'il comprenait leurs difficultés du quotidien mieux que personne. Ou mieux, en tout cas, que Kamala Harris qui a mené une campagne éclair après le retrait spectaculaire de Joe Biden de la course.

Reste que cette seconde présidence de Donald Trump, pourrait être le signe de grands bouleversements.

Elle provoque déjà un tourbillon sur les marchés mondiaux, entre record du bitcoin, envolée du dollar, grand huit sur les indices boursiers européens et ouverture en fanfare à Wall Street.

Sur l'économie, Donald Trump veut "voler les emplois d'autres pays" à coups de baisses d'impôts et de taxes douanières.

Très critique des milliards de dollars débloqués pour l'Ukraine, il a promis de régler ce conflit avant même de prêter serment -- une perspective qui donne des sueurs froides à Kiev.

Expulsion de migrants 

La guerre au Proche-Orient sera elle aussi résolue rapidement, assure le magnat de l'immobilier, qui n'a pas non plus expliqué comment.

Climatosceptique notoire, le républicain s'est engagé à claquer de nouveau la porte de l'Accord de Paris et à forer du pétrole "à tout va".

Le milliardaire a proposé la "plus grande opération" jamais vue d'expulsion de migrants, dès le premier jour.

Il reste bien plus flou quand il s'agit du droit à l'avortement, considérablement fragilisé par des juges à la Cour suprême qu'il se targue d'avoir nommés.

Le nouveau président pourra s'appuyer sur le Sénat, que les républicains ont repris aux démocrates. Reste à voir si son parti conserve la Chambre des représentants.

Jusqu'ici peu de détails ont filtré sur le casting de la future administration Trump. A une exception notable pour le milliardaire Elon Musk, qui a dépensé plus de 110 millions de dollars pour la campagne du républicain. (Quid avec AFP et MAP)

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