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Ukraine 2023 : Dieu, la providence ou l’histoire en décidera… Par Samir Belahsen
Dans cette guerre ou ce sont principalement les Ukrainiens qui meurent, les principaux « players » se seraient mis d’accord sur une seule règle : Jouons la guerre à l’usure, ça sera long et on verra qui craquera le premier.
« On ne sort jamais identiques des moments de crise : on en sort soit meilleur, soit pire...Il a résulté de cette expérience une conscience plus forte qui invite chacun, peuples et nations, à remettre au centre le mot "ensemble"... Seule la paix qui naît de l'amour fraternel et désintéressé peut nous aider à surmonter les crises personnelles, sociales et mondiales »
Le pape François / message pour la 56e Journée mondiale de la Paix
« Cette guerre ne ressemble pas à celles du passé : quiconque occupe un territoire lui impose aussi son système social. Tout le monde impose son propre système aussi loin que son armée peut avancer. Il ne saurait en être autrement. »
Staline s’adressant à Tito en avril 1945
En cette fin d’année 2022, la rupture Russie Occident paraît actée, peut-être même consommée.
Vladimir Fédorovsky note que l’OTAN renforce Poutine et que Poutine renforce l’OTAN. J’ai envie d’ajouter que les deux antagonistes qui se renforcent mutuellement se font la guerre en Ukraine et ce sont les Ukrainiens qui en paient l’essentiel du prix.
Dans son dernier livre (Poutine, l’Ukraine, les faces cachées), il nous décrit un Poutine d’abord comme un garçon de la rue, un excellent Judoka et enfin comme un espion. Poutine, selon lui, se pose en Ivan le terrible et Pierre le grand mais aussi en continuateur de Staline envoyé par la providence pour défendre la Russie.
C’est le propre des dictateurs de se dire et de se croire missionné par les forces suprêmes : Dieu, la providence et d’une certaine manière l’histoire…
Pour comprendre Fédorovsky, il faut se mettre un peu dans l’ambiance de la Russie de Poutine. Je dois d’abord noter que comme dans la littérature Russe, dans la culture Russe l’histoire est lourdement présente.
Rappelez-vous, au XIX, Dostoïevski et les romantiques slavophiles qui défendaient les particularismes russes. Ils célébraient le génie du peuple russe, sa capacité de résignation. Pour eux Moscou est une troisième Rome et la religion orthodoxe est l’unique « gardienne de la vérité du Christ ».
Rappelez-vous, au XXème siècle, la deuxième guerre mondiale est appelée en Russie la grande guerre nationale.
Les Russes apportent un soin particulier et méticuleux à leur récit national, l’enseignement de l’histoire est fondamental. Depuis au moins trois ans on constate une certaine réhabilitation de Staline. Sans revenir sur les faits historiques, on loue Staline comme symbole de l’ordre et de la sécurité, le Tsar rouge qui vainquit le nazisme.
C’est pour dire que pour moi, Poutine est en train d’écrire son chapitre dans le roman national, sa question existentielle serait : Qu’en écrira-t-on ?
Ainsi, en Ukraine, il me paraît difficile de l’imaginer revenir en arrière, on ne revient pas en arrière quand on se rêve en Staline ou en Alexandre Premier, surtout quand on a une espérance de vie plutôt courte.
De l’autre coté, le principal décideur serait le président Biden à qui on promettait un mandat tranquille après le départ de l’Afghanistan et qui se retrouve face à un risque d’alliance antioccidentale large. Sinon au pire à une guerre nucléaire…
Sans être engagé dans cette guerre, il arrive encore à la mener à distance. Il n’a pas les cercueils qu’une guerre implique mais il en a tous les autres inconvénients et quelques avantages. Premier inconvénient, une guerre même à distance, ça finit par couter cher…
Faisons payer les alliés, mais ils finiront par se lasser.
Deuxième inconvénient majeur, c’est pendant les crises que l’on vérifie ses alliances, à part le Royaume uni et le Canada, tous les alliés ont trainé au moins un peu…
Dans cette guerre ou ce sont principalement les Ukrainiens qui meurent, les peuples qui paient (je voulais dire les prolétaires), les pétroliers et les oligarques qui s'enrichissent, les principaux « players » se seraient mis d’accord sur une seule règle : Jouons la guerre à l’usure, ça sera long et on verra qui craquera le premier.
Tout ça, à moins que Dieu, la providence ou l’histoire n’en décide autrement, comme quoi je pourrais partager quelque chose avec les dictateurs.