Un détenu de Guantanamo, la part sombre des USA, dépose plainte à l'ONU

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La prison de Guantanamo, à Cuba, une zone de non droit et de détention arbitraire

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Un détenu de Guantanamo, Abou Zoubaydah, arrêté et torturé après les attentats du 11-septembre, s'apprête à déposer une plainte auprès d'une agence de l'ONU pour sa détention qui dure depuis près de 19 ans, a annoncé jeudi son avocate.

La plainte, qui vise les Etats-Unis et six autres pays, sera déposée vendredi auprès du Groupe de travail sur la détention arbitraire, un groupe consultatif d'experts indépendants, pour lui demander d'intervenir dans son dossier, a précisé l'avocate Helen Duffy.

Aujourd'hui âgé de 50 ans, Zayn al-Abidin Mohammed Hussein, dit Abou Zoubaydah, est un Palestinien né en Arabie Saoudite, qui était considéré par la CIA comme un responsable de haut rang d'Al-Qaïda ayant participé aux préparatifs des attentats du 11 septembre 2001.

Selon son avocate, il a été arrêté en 2002 au Pakistan et remis à la CIA, qui l'a détenu dans plusieurs prisons secrètes où il a été le premier prisonnier soumis à la torture, subissant notamment 83 séances de "waterboarding", ces noyades simulées aujourd'hui interdites par les Etats-Unis.

Il a été transféré en 2003 à Guantanamo, où il est toujours détenu sans inculpation ni espoir d'être un jour libéré, et la CIA a reconnu depuis qu'Abou Zoubaydah n'appartenait pas à Al-Qaïda.

"Sa détention n'a aucune base légale selon les lois internationales et c'est une offense à tous les principes de respect des procédures", a noté Mme Duffy dans un communiqué.

Dans sa plainte, Abou Zoubaydah va demander à l'agence de l'ONU de conclure que les Etats-Unis doivent le libérer.

Il veut également que les six autres pays qui seraient impliqués dans sa détention --Grande-Bretagne, Thaïlande, Afghanistan, Lituanie, Pologne et Maroc -- prennent toutes les mesures pour assurer sa libération, y compris en lui offrant l'asile.

"Après 19 ans de détention arbitraire, la seule solution légale appropriée serait sa libération et sa réhabilitation", a ajouté son avocate. La réponse de l'administration du président Joe Biden "permettra de tester les engagements qu'il a pris récemment en faveur des règles de droit et des droits humains".