USA: Pris dans la tourmente des manifestations antiracisme, plusieurs journalistes contraints à la démission

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Parmi les journalistes poussés à la démission figure le rédacteur en chef des éditos du New York Times, James Bennet pour avoir publié la chronique d’un sénateur demandant l’intervention de l’armée

Washington - Plusieurs journalistes et rédacteurs-en-chef aux Etats-unis ont été contraints de démissionner suite à des prises de positions jugées controversées dans la foulée du vaste mouvement de protestation contre le racisme qui secoue le pays depuis le meurtre de George Floyd.

"Les manifestations ont contraint de nombreuses entreprises de presse à prendre au sérieux, pour la première fois, leurs propres politiques concernant la diversité des salles de rédaction et la couverture des problèmes raciaux", rapporte le site d'information Axios.

Entres autre journalistes poussés à la démission figure le rédacteur en chef des éditos du New York Times, James Bennet, qui a quitté son poste dimanche, quelques jours après une valse de critiques internes et externes sur sa décision d’autoriser la publication d’un article d'opinion signé le sénateur républicain Tom Cotton. Dans cet article, l'homme politique appelait le président Trump à "déployer des troupes" pour réprimer les violentes protestations contre la mort de George Floyd.

Le rédacteur en chef de longue date du Philadelphia Inquirer, Stan Wischnowski, a également démissionné, peu de temps après que le journal ait été critiqué pour avoir publié un article sous le titre: "Les immeubles comptent, aussi”, en référence au slogan "Black Lives Matter", (La vie des noirs comptent), incitant des dizaines de membres du personnel à organiser une grève virtuelle au sein l’entreprise.

Même sort pour le rédacteur en chef de "Bon Appétit", Adam Rapoport, qui a démissionné après qu'une photo de lui et de sa femme portant une "brownface" soit apparue en ligne. Rapoport a également subi des pressions de femmes qui ont dénoncé sur les réseaux sociaux une culture de discrimination dans le magazine sous sa direction contre les femmes de couleur.

Pareil pour la co-fondatrice et rédactrice en chef de "Refinery29", Christene Barberich, qui a annoncé lundi quitter son poste de rédactrice en chef à la suite d'allégations d'anciens employés de discrimination sur le lieu de travail à l'encontre des femmes noires.

Pour Axios, cette série de démissions au cours de la semaine écoulée "montre à quel point les protestations raciales actuelles mettent une pression sur les entreprises médias pour qu'elles confrontent leurs propres lacunes en matière de diversité et de traitement des questions raciales".