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6 novembre 1975, retour sur une épopée qui a déjoué et déjoue tous les complots – Par Hassan Zakariaa
Pour les femmes, la Marche verte a été aussi un grand pas sur la voie de leur propre libération
Par Hassan Zakariaa
Il y a près d’un demi-siècle, la Marche Verte, sublime inspiration, organisée et lancée le 6 novembre 1975 par roi Hassan II du Maroc, a marqué les Marocains pour des générations et, au-delà l’histoire. Elle été à la fois un acte de libération et un coup de génie pour venir à bout d’un rapport d’autant plus inégal que l’Espagne, qui occupait alors le Sahara Marocain, avait trouvé en Algérie, un allié inattendu en théorie, mais surtout intéressé dans les faits. Cet acte libérateur pacifique de mobilisation nationale, est considéré comme l'un des plus grands rassemblements populaires pour la libération d'un territoire africain.
La Cour internationale de justice
La situation au Sahara marocain, sous domination espagnole, devenait de plus en plus insupportable et revêtait un caractère d’urgence, Madrid songeant à en sortir pour mieux rester en y instaurant un micro-Etat qui lui permettrait d’assurer sa main mise sur la région par une pseudo-décolonisation devenue inéluctable. Le défunt roi Hassan II, soucieux de trouver une solution pacifique et d'éviter un conflit armé avec l'Espagne, choisit une approche inédite. Il saisit auparavant la Cour internationale de justice de La Haye. ?
En octobre 1975, celle-ci rendit un avis reconnaissant les liens historiques entre le Maroc et le Sahara. Pour le Maroc la cause était entendue.
La Marche Verte
Hassan II décida d’organiser une marche pacifique pour récupérer ce territoire. Il lança un appel national invitant les citoyens marocains à marcher sur le Sahara afin de manifester leur attachement au territoire.
Le 6 novembre 1975, quelque 350 000 Marocaines et Marocains, issus de toutes les régions et de tous les milieux sociaux du pays, prirent la route vers le Sahara occupé. Des hommes et des femmes, uniquement munis de drapeaux, de Corans, des portraits du roi et d'une volonté inébranlable de soutenir l’unité territoriale, marchèrent, ce n’est pas juste une expression « comme un seul(e) homme ». L’ambiance, bonne enfant, était à la fois festive et résolue. Alors même carnage était plus que plausible, mes Marcheur(e)s s'avançaient pacifiquement et sans armes pour récupérer du.
La marche atteignit les premiers points du territoire saharien sans affrontement. L’Espagne, sous la pression internationale et face à la détermination marocaine, finit par comprendre que seule la solution pacifique était possible.
Les conséquences et l'aboutissement
Quelques jours après le début de la marche, l'Espagne accepta de négocier. En novembre 1975, les accords de Madrid furent signés, mettant fin à la présence coloniale espagnole et actant la remise du Sahara occupé au Maroc et la Mauritanie. Cette dernière se retirera en 1979 après un accord avec Alger par Polisario interposé. Le Maroc réussit à déjouer « l’entente des scélérats », rétablissant par la même occasion la Vérité historique en récupérant Oued Eddahab, sacrifié dans un premier temps sur l’autel de la paix.
L’héritage de la Marche Verte
La Marche Verte a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire du Maroc. Elle symbolise la capacité du pays à revendiquer ses droits de manière pacifique et l’unité nationale autour de la question du Sahara. Si chaque année, le Maroc commémore cet événement le 6 novembre, c’est pour rappeler aux générations au fur et à mesure du sablier et de leur écoulement, l’importance de cette épopée et de ce que peut un peuple uni et résolu.
Cet attachement, et la promptitude à la mobilisation extrême autour du Souverain du pays chaque fois qu’un complot contre l’intégrité territoriale du Maroc se dessine à l’horizon, ne se sont, depuis, jamais démentis.