National
Alerte au terrorisme : Le nouveau coup de froid entre Pretoria et Washington
Les am?ricains n?aiment pas que leurs mises en garde soient rejet?es
La r?cente mise en garde am?ricaine au sujet de potentielles attaques terroristes en Afrique du sud et la r?action du gouvernement sud-africain ? cette mise en garde viennent marquer un nouvel ?pisode d'une relation qui n?a pas ?t? toujours facile entre Pretoria et Washington.
Les analystes ont vu dans les ?changes entre responsables am?ricains et sud-africains au sujet de cette question, une illustration de cette tension qui ponctue les relations entre les deux pays depuis 1994, date de la fin du r?gime de l?apartheid. En effet, les autorit?s sud-africaines ont pr?f?r? faire la sourde oreille pendant quatre jours ? la mise en garde ?mise le 4 juin par l?ambassade am?ricaine ? Pretoria, concernant d??ventuelles attaques qui pourraient viser certains endroits strat?giques fr?quent?s par des ressortissants ?trangers, notamment les grands centres commerciaux de Johannesburg et de la ville du Cap. L?alerte am?ricaine a ?t? par la suite relay?e par le Royaume-Uni et l?Australie, qui ont appel? leurs ressortissants ?tablis en Afrique du sud ? faire preuve de vigilance.? Ces alertes r?p?t?es ont pouss? les autorit?s sud-africaines ? rompre leur silence, rejetant en vrac les mises en garde occidentales. Dans un souci apparent d??viter de d?stabiliser davantage une ?conomie nationale d?j? en difficult?, le gouvernement sud-africain a d?clar? qu?il n?y avait pas de risque imminent d?acte terroriste dans le pays.? Le d?partement des Affaires ?trang?res (DIRCO) et l?agence nationale de la s?curit? d?Etat (SSA) ont fini par rehausser le ton, exprimant des critiques acerbes ? l??gard du traitement r?serv? ? cette question par les services de l?ambassade am?ricaine. Un communiqu? conjoint du DIRCO et de la SSA est all? jusqu'? ?mettre des interrogations au sujet des v?ritables intentions sous-tendant la mise en garde am?ricaine. ?Le gouvernement sud-africain rejette les tentatives de pays ?trangers d?influencer, manipuler ou contr?ler l?action de notre pays dans le domaine de la lutte contre le terrorisme?, lit-on dans le communiqu?, dont les auteurs ont rejet? ce qu?ils ont qualifi? de tentatives visant ? g?n?rer des impressions alarmistes et provoquer l?hyst?rie du public, en se basant sur une source unique et peu fiable. ?Il s?agit d?une accusation s?rieuse?, estime l?analyste Chris Williams, soulignant que les d?clarations des autorit?s sud-africaines sugg?rent que les Etats-Unis ont publi? la mise en garde dans le but de porter atteinte ? l?int?grit? du gouvernement de Pretoria et semer la confusion dans le pays. La nature des accusations sud-africaines n?est pas nouvelle, estime l?analyste. En effet, en f?vrier dernier, le secr?taire g?n?ral du parti au pouvoir, le Congr?s National Africain (ANC), Gwede Mantashe, a accus? Washington de vouloir changer le r?gime en Afrique du sud. En 2014, le ministre adjoint de la d?fense, Kebby Maphatsoe, a accus? le protecteur public sud-africain, Thuli Madonsela, d??tre un agent ? la solde des services de renseignement am?ricains. Selon lui, la responsable tentait de porter atteinte ? l?ANC dans le but de mettre en place un r?gime pro-am?ricain ? Pretoria. Chris Williams souligne que la r?cente friction au sujet de la menace terroriste doit ?tre analys?e dans un contexte plus large, celui de la m?fiance qui marque les relations entre Washington et Pretoria. D?autres analystes estiment que cette m?fiance ne date pas d?hier. Elle remonte, d?apr?s eux, ? 1994, date de la fin du r?gime de l?apartheid et la naissance de l?Afrique du sud nouvelle. La jeune nation, emport?e par l?ambition parfois d?mesur?e de s?imposer comme le chantre de la renaissance africaine, a vir? au soutien de mouvements ou r?gimes mis au ban de la communaut? internationale, au nom de l?amiti? nou?e durant le combat contre l?apartheid, notent les observateurs, soulignant que cette politique a suscit? la d?sapprobation des pays occidentaux en premier lieu les Etats-Unis. Pour Scott Firsing, sp?cialiste des questions sud-africaines, les relations am?ricano-sud africaines ont ?t?, depuis 1994, un v?ritable champ de mines, en raison des frictions r?guli?res qui ont oppos? les deux pays sur plusieurs fronts. La derni?re brouille au sujet de la menace terroriste n?est qu?un ?pisode de cette longue relation difficile que les deux pays continueront de g?rer.?