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Les équilibres instables
La loi fondamentale ne pr?voit pas la d?signation d?un chef du gouvernement issu du parti arriv? second. En cas d?impossibilit? de former une majorit?, la seule solution serait la dissolution et de nouvelles ?lections. Si on a les m?mes r?sultats avec les m?mes effets c?est le blocage absolu, parce qu?on ne peut pas dissoudre deux fois la m?me ann?e
La ?Novella? politique se poursuit. Une photo sur la toile, celle de Benkirane et Mezouar souriant autour d?un th? est sens?e nous annoncer que les amants terribles se sont r?concili?s du moins jusqu?? la nouvelle crise. Ceux qui r?duisent ces conflits ? une question de caract?re des deux hommes se trompent lourdement.
Le chef du RNI avait pris la t?te du mort-n? G8. Ce groupement avait pour but d?isoler le PJD. Deux partis signataires sont actuellement au gouvernement. Le mouvement populaire n?a jamais ?t? d?une virulence extraordinaire vis-?-vis des islamistes et se comporte en alli? sage. Ce n?est pas le cas du RNI qui les traitaient d?obscurantistes, il n?y a pas si longtemps.
L?approche des ?lections n?est pas ?trang?re ? la relance des querelles. Le parti de Mezouar r?ve d?une autre alliance, plus logique ? ses yeux, avec le PAM. Mais il ne veut pas rompre tout lien avec les islamistes, parce que ceux-ci sont en p?le position pour le prochain scrutin.
Si nous avons cet ?cran de fum?e dans la vie politique, c?est aussi pour des raisons objectives. Le mode de scrutin n?est pas en faveur de l??mergence d?un parti majoritaire. En abaissant le seuil on complique encore plus cette perspective. D?s lors seules des coalitions h?t?roclites sont envisageables. L?essentiel des partis refusent de s?inscrire dans une alliance pr?-?lectorale et pr?f?rent attendre les r?sultats pour se prononcer. L?une des incoh?rences est que des ?lecteurs qui votent contre les islamistes ne sont pas s?rs que le parti de leur choix ne sera pas dans la coalition ? venir, men?e par le PJD?!
On peut ?tre ?tonn?s par le silence des sp?cialistes sur une question constitutionnelle de la premi?re importance. Imaginons que le PJD arrive en t?te mais qu?il ne r?ussisse pas ? constituer une majorit?. La loi fondamentale ne pr?voit pas la d?signation d?un chef du gouvernement issu du parti arriv? second. Donc la seule solution serait la dissolution et de nouvelles ?lections. Si on a les m?mes r?sultats avec les m?mes effets c?est le blocage absolu, parce qu?on ne peut pas dissoudre deux fois la m?me ann?e. C?est un cas plausible parce qu?il faudra au PJD soit les voix de l?Istiqlal, soit celles du RNI pour avoir une majorit?. On ne peut pas dire que c?est le grand amour avec Chabat non plus.
Si l?on veut ?clairer le jeu politique il faut s?en donner les moyens techniquement. Le mode de scrutin majoritaire ? deux tours serait le mieux appropri?. Surtout pas, crient les sp?cialistes, parce qu?il aboutirait ? la majorit? PJD. Et alors?! Cela permettrait aussi de d?gager une alternative cr?dible aux islamistes. Mais ce n?est pas l?objectif, la ?main invisible? pr?f?re les ?quilibres instables aux institutions fortes.