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Alger cible des produits marocains : une ''mentalité d’assiégé'' et une fuite en avant permanente
Enfermé dans la chambre close qu’il s’est fabriqué, les régime des généraux ne sait plus quel saint se vouer
Le régime algérien « persuadé qu'il est entouré d’adversaires, encerclé par des ennemis tapis au sein du pays » selon l’expression de Matin l’Algérie, conduit « dimanche soir, la Présidence de la République algérienne a [faire] paraître un communiqué unique en son genre où elle s’en prend ouvertement à plusieurs entreprises économiques algériennes en les épinglant pour leurs relations qualifiées de troublantes, immorales, voire illégales avec des partenaires étrangers qui sont affiliés à des lobbys hostiles à l’Algérie dans une allusion sans mystère au Maroc. »
Le site Algérie Part qui rapporte l’information et la commente écrit que « pire qu’un document de propagande idéologique, le communiqué de la Présidence algérienne mélange l’économie avec la politique en critiquant vivement les deux plus importantes sociétés publiques d’assurance. Il s’agit de la Compagnie Algérienne d’Assurance et de Réassurance (CAAR) et la Société Algérienne d’Assurance (SAA). Dans son communiqué, le Palais Présidentiel d’El-Mouradia donne un délai maximal de 10 jours aux directions générales de ces deux sociétés étatiques algériennes pour rompre toute collaboration avec une société marocaine pour la simple raison que le Maroc est considéré officiellement comme l’ennemi de l’Etat algérien. Cette hostilité déclarée et assumée publiquement est inédite dans l’histoire économique récente des pays du Maghreb. »
De quoi s’agit-il réellement ? s’interroge Algérie Part qui précise qu’en vérité, « la SAA et la CAAR utilisent un progiciel appelé ORASS qui a été développé par une entreprise marocaine. Le logiciel ORASS est doté de puissantes capacités dans le domaine de l’assurance. ORASS permet ainsi une gestion décentralisée des opérations techniques d’assurance et d’une façon continue […].
Lire l’intégral d’Algérie Part : Il s’en prend violemment à la CAAR et la SAA à cause d’un progiciel marocain : le dangereux populisme de Tebboune !
Le progiciel ORASS a été effectivement développé par une entreprise marocaine appelée Orsys Communication dont le siège est basé à Rabat au Maroc. Il s’agit d’une start-up marocaine qui s’est spécialisée dans la conception des logiciels modernisant la gestion des compagnies d’assurances et les sociétés de courtage en Assurance. Orsys Communication a fait du progiciel ORASS son produit phare qui a connu un succès international. De l’avis de nombreux experts, ORASS contient de nombreuses fonctionnalités nécessaires à la gestion des produits Vie et non Vie, notamment le paramétrage évolué des produits d’assurances à travers une seule interface simple et facile à utiliser, la gestion des Projets de contrats (devis) & Affaires nouvelles, le suivi Encaissement des primes, échéancier d’encaissement ou la Gestion des relances (Avis échéance, mise en demeure, Suspension, Résiliation, Réduction…), ETC.
La première compagnie algérienne à avoir utilisé ce progiciel en 2006 est la CAAR […] Le progiciel ORASS gère tous les produits commercialisés par la compagnie selon un référentiel unique pour l’ensemble du réseau de distribution […] La SAA a emboité ensuite le pas à la CAAR dans un souci de modernisation […].Depuis 2020, pas moins de 50 compagnies d’assurances en Afrique utilisent ORASS pour gérer leur système informatique interne de bout en bout.
Décidément, le succès de ce progiciel marocain a inquiété le régime algérien. Dans son communiqué, la Présidence algérienne parle de données sensibles algériennes qui risquent de fuiter et de se retrouver entre les mains de lobbys hostiles à l’Algérie comme le « voisin ennemi » le Maroc. Or, Orass gère uniquement des fonctionnalités internes et techniques des compagnies d’assurance. Comment peut-il réellement représenter un quelconque danger contre la sécurité nationale en Algérie ? Pour l’heure, nul ne le sait […] Quoi qu’il en soit, les menaces de la Présidence algérienne relèvent d’un pur et grossier populisme. Et pour cause, la CAAR et la SAA utilisent le progiciel ORASS depuis des années. Comment peuvent-ils le remplacer par une autre application en 10 jours ?
Une Mentalité d’assiégé
Le pouvoir algérien cultive une mentalité d’assiégé, une approche défensive et pessimiste symptomatique d’une fièvre obsidionale, décrit le journal algérien "Le Matin d'Algérie".
"Nul doute, le pouvoir algérien vit dans une mentalité d'assiégé face à ce qu'il considère comme une entreprise de déstabilisation menée sur tous les fronts par la -main étrangère- pour l'affaiblir", décrypte le média algérien.
L'auteur de l'article relève que le régime est persuadé qu'il est entouré d’adversaires, encerclé par des ennemis tapis au sein du pays, soulignant qu'"à ses yeux cernés par la peur obsidionale, tout citoyen algérien qui ne s’aligne pas sur l’agenda politique du gouvernement devient potentiellement dangereux, un ennemi allié des puissances étrangères".
Favorisée par une conjoncture économique difficile et une crise de légitimité institutionnelle, cette politique obsidionale prend une dimension pathologique, fait-il observer, estimant toutefois qu'"on ne construit pas un pays sur la peur et la terreur, ni on gouverne avec des imaginaires politiques paranoïaques".
A trop cultiver le délire de persécution, le régime algérien a fini par perdre le sens des réalités, à s’aliéner la population algérienne exaspérée par les accusations de collusion avec l’étranger portées contre elle, pour avoir réclamé son droit de vivre dans la dignité, revendiqué l’amélioration de ses conditions de vie et de travail, l’augmentation des salaires et l’instauration de la démocratie.
Il estime que de toute évidence, le pouvoir actuel en Algérie est "en proie à une névrose dénommée complexe de Massada, la citadelle assiégée".
"Le complexe de Massada du pouvoir algérien se manifeste par son autisme orgueilleux, son enfermement jusqu'au-boutiste, illustré par sa certitude désespérée d’être seul détenteur de la vérité gouvernementale face à l’ensemble du peuple algérien animé uniquement, selon le pouvoir, par l’ignorance politique, égaré par les ennemis de l’Algérie", déplore-t-il, expliquant qu'on parle de complexe de Massada pour désigner ce sentiment d’être en permanence à la portée d’une menace grave.
Pour certains spécialistes, notamment les psychiatres, cette posture paranoïaque reflète un délire de persécution, fait-il savoir, ajoutant qu'en politique, au plan gouvernemental, cette mentalité d’assiégés symbolise une lutte désespérée d’un régime contre un destin historique tragique inéluctable : la fin de son règne.
Dans ce sens, le journal dénonce un "recours machiavélique au complotisme pour museler la contestation sociale légitime, verrouiller la société civile et cadenasser le débat démocratique".
La "menace extérieure" ne doit pas servir de prétexte pour menacer les libertés individuelles et collectives des Algériens, assiéger le peuple algérien par une politique de persécution délirante", insiste le journal, pour qui ce sont des Algériens qui revendiquent leurs droits sociaux et leur désir de vivre dignement.
KA