Rabat - La Chambre des représentants a adopté à l'unanimité, lundi en séance plénière, le projet de loi n°74.19 relatif à la réorganisation de l’Académie du Royaume du Maroc.
Ce texte ouvre la voie à la réorganisation de cette prestigieuse institution, selon une nouvelle vision, qui veut renforcer ses prérogatives d'institution nationale scientifique de référence contribuant de manière distincte au rayonnement culturel de notre pays et jouant un rôle de premier plan dans la communication et l'ouverture intellectuelle et culturelle sur les différentes cultures", indique un communiqué de la Chambre.
Cette loi prévoit ainsi la révision des missions de l’Académie, son système d’adhésion, son organisation et sa gouvernance, précise-t-on, ajoutant que le texte comporte 79 articles répartis en 6 titres, qui stipulent que les missions de l’Académie ont été déterminées et élargies pour inclure, en particulier, l'étude et la recherche, l’encouragement du développement de la recherche scientifique, la mobilisation des capacités intellectuelles et scientifiques nationales et internationales tout en les encourageant à participer aux activités scientifiques et culturelles organisées par l'Académie.
Lancée en 1977 par le Roi Hassan II pour doter le Maroc d’un outil de réflexion, de débat académique et de rayonnement, l’Académie, près de 40 ans après avait grand besoin d’un nouveau souffle pour reprendre dans l’espace de la pensée et de la recherche toute sa place.
C’est cette relance qui s’est produite en 2015 lorsque le Roi lui a assigné de nouvelles missions qui passaient par une restructuration profonde de ses organes et de ses méthodes de travail. Parallèlement à sa dynamique retrouvée marquée par des cycles de conférences, d’animation culturelle et artistique, l’Académie s’est penchée sur elle-même et sur les voies et moyens de remplir pleinement son rôle de moteur de recherche et d’action vivant et intelligent conformément au vœu du Souverain.
La révision du cadre juridique de l’Académie tel qu’il a été adopté en conseil de gouvernement et maintenant pae le Parlement s’articule autour de quatre axes : les missions de l’Académie de manière à contribuer fortement à la renaissance intellectuelle, scientifique et culturelle du Royaume, la refonte du système d’adhésion rationnalisant la procédure de nominations des membres, la restructuration des organes de l’Académie en vue de la création d’une structure académique en charge de sa stratégie et de son déploiement qui englobe aussi bien les activités scientifiques qu’un institut royal pour la recherche dans l’histoire du Maroc, et, last but not least, la mise en place d’ une haute instance de la traduction et de l’Institut académique des Beaux-Arts.
Cet ambitieux projet est ainsi motivé par la nécessité et la volonté de sortir l’Académie du Royaume de la conception classique qu’on en a et de son cadre souvent de par trop élitiste et hermétique. Il ne s’agit pas moins que de l’ouvrir sur monde pour lui faire épouser les contours du Maroc de Mohammed VI pour que l’Académie intègre dans ses différentes dimensions l’esprit et la lettre de la constitution du Royaume qui consacre l’ensemble des affluents de la culture marocaine et de sa civilisation comme autant de composantes à parts égales de la diversité marocaine.
Si l’Académie du Royaume n’a pas attendu pour dynamiser et diversifier les champs de son intervention, l’adoption de ce projet va lui permettre d’institutionnaliser les segments de son action. Qu’il s’agisse de la traduction, un outil de la circulation des sciences contemporaines et anciennes des autres langues vers l’arabe et de l’arabe vers les autres langues, ou de de la création de chaires de recherche notamment pour les doctorants qui y trouveront des conduits qui mènent vers l’état actuel des sciences et des différents savoirs, l’Académie entend faire feu de tout bois pour être d’un apport considérable, à travers le débat et les échanges, à la culture marocaine dans son sens le plus globale.
Tout aussi important dans cette restructuration, l’adjonction à l’Académie de l’Institut Royal de l’Histoire du Maroc est une voie grande ouverte sur le récit national et la recherche archéologique dans ses différentes strates sans rien céder de ce qui constitue en même temps sa diversité et son lien national qui remontent très loin dans l’histoire du Royaume.