Conférence de Marrakech : la migration discutée dans un cadre multilatéral

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Par Imane Benichou – Marrakech - Le "Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières" reste pour autant un document très controversé. Certains, dont l’extrême droite, fustigent le texte. D’autres appellent au droit à l’immigration. Le débat ne devrait pas être « entre ceux qui sont laxistes et ceux qui sont souverainistes », selon Nasser Bourita.

Mardi 11 décembre, Marrakech vit sa deuxième journée de la Conférence intergouvernementale sur la migration. Une journée marquée par des débats généraux et des dialogues sur la promotion de l’action sur les engagements du Pacte sur la migration, adopté lundi.

Un cadre de coopération internationale

A l’occasion de la Conférence intergouvernementale sur la migration, des intervenants aux sessions des débats échangent sur les sujets de la question migratoire. Les migrations en termes de genre, les partenariats et la coopération, la santé des migrants, les initiatives transversales avec les gouvernements, les thèmes sont nombreux.

Des représentants d'Etats, de la société civile, des organisations internationales et des migrants prennent part aux discussions sur la mise en œuvre durable,  humaine et concrète des objectifs du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières sur tous les plans (local, national, international...).

Dans une déclaration à la presse, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale Nasser Bourita a affirmé que les questions transnationales ne peuvent être réglées que par le dialogue et la coopération. « Il est important qu’une question comme la migration puisse être traitée dans un cadre de coopération internationale », a-t-il noté.

Des pays réticents qui ont amendé le document

Le document final du "pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières", adopté lundi après une proclamation orale, a déjà été approuvé en juillet à New York et doit encore être ratifié mercredi 19 décembre lors de l’Assemblée générale des Nations unies.

« Les pays qui ne sont pas présents ici, sont des pays qui ont été présents tout au long des débats, ce sont des pays qui ont amendé, qui ont contribué à l’élaboration de ce document et qui l’ont adopté initialement à New York. Donc aujourd’hui ils sont absents d’une adoption formelle mais qui ont toujours participé à cet exercice. Je pense que la question leur sera posée », nous a expliqué Nasser Bourita.

Le ministre des Affaires étrangères et président de la Conférence a relevé que la communauté internationale a choisi un référentiel commun et a choisi de se doter d’un document contenant des principes et des objectifs, qui sera la plateforme commune de 193 pays.  « Comment cesdits pays vont agir aujourd’hui ? Est-ce qu’ils vont sortir de ce cadre multilatéral définitivement ou est-ce qu’ils vont voir avant de décider ? », s’est-il interrogé.

Un débat entre "laxistes" et "souverainistes"

Le "Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières" reste pour autant un document très controversé. Certains, dont l’extrême droite, fustigent le texte. D’autres appellent au droit à l’immigration.

Pour Nasser Bourita, « le débat ne doit pas être un débat passionné, ne doit pas être un débat clivant. Ça ne devrait pas être un débat entre ceux qui sont laxistes et ceux qui sont souverainistes. Ça ne doit pas être un débat entre ceux qui sont pour la migration à tous prix et ceux qui sont contre la migration quelle qu’elle soit. Ça ne doit pas être un débat entre ouvrir complètement les frontières ou construire des forteresses. Le débat devrait être un débat serein sur une question fondamentale ».

« Il  y a un phénomène que l’histoire a connu depuis toujours. Il y a un phénomène naturel. Comment doit-on le gérer ? Faut-il le gérer ou faut-il le subir ? S’il faut le gérer il faut trouver un cadre ? et la communauté internationale n’a pas trouver meilleur cadre que les Nations Unis, que le cadre multilatéral? Est-ce qu’il y a d’autres moyens ? Est-ce qu’on peut le gérer en s’enfermant ou en l’ignorant ? Je pense que si on ignore le phénomène il va s’imposer. Il est donc important de l’anticiper et de travailler ensemble », a rétorqué le président de la Conférence.

Rappelons que Nasser Bourita a souligné, lundi lors de la séance d’ouverture de la Conférence intergouvernementale pour l’adoption du pacte mondial sur les migrations, que "cette conférence historique est le couronnement d'un long processus qui a commencé en 2016 avec l'adoption par les Nations Unies de la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants. Il s'agit d'une conférence d'engagement face aux défis de la migration et de l'action ferme au service des Etats et des droits des migrants".

 

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