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Crimes contre les forêts : 12.000 délits forestiers en moyenne annuelle
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Kénitra - Quelque 12.000 procès-verbaux de délits forestiers en moyenne sont enregistrés annuellement au Maroc, a révélé lundi le directeur général de l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF), Abderrahim Houmy.
Intervenant à l’ouverture d’une journée d’étude sur la lutte contre les délits forestiers, tenue à l’Institut Royal de police (IRP) de Kénitra, M. Houmy a indiqué que la moyenne annuelle des procès-verbaux de délits forestiers s’élève à 12.000 PV, transmis à différents tribunaux du Royaume. Les efforts concertés et de la coordination sur le terrain entre les services extérieurs de l’ANEF et les différentes parties prenantes, dont la Direction Générale de la Sureté Nationale (DGSN), ont contribué à la protection du patrimoine forestier et de la faune, selon les déclarations du responsable.
A travers le monde, la criminalité environnementale constitue la quatrième forme de crime organisé en termes d’importance dans le monde, juste après le trafic de drogue, la contrefaçon et le trafic d’êtres humains, selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Ces formes de criminalités sont de plus en plus fréquentes en Afrique : chaque année, le continent déplore un manque à gagner qui atteindrait les 195 milliards de dollars “en raison de mouvements illicites de capitaux, de l’exploitation minière et forestière illégale, du commerce illicite de la faune sauvage, de la pêche non réglementée ainsi que de la dégradation de l’environnement et des atteintes contre le milieu naturel”, toujours selon le PNUE.
Mettant l’accent sur l’évolution des méthodes de perpétration des délits forestiers, M. Houmy a rappelé la nécessité d’adapter au Maroc les moyens d’y faire face, à travers le renforcement de la coordination et l’échange des expériences et des données entre l’ANEF et la DGSN, en vue de promouvoir et d’améliorer la protection du patrimoine forestier national.
Le DG de l’ANEF, a rappelé que l’Agence dispose d’une police forestière composée, outre les membres de la police judiciaire, d’ingénieurs et de techniciens des eaux et forêts qui sont légalement autorisés à constater et à réprimer les délits forestiers, ainsi qu’à rédiger des procès-verbaux en la matière.
M. Houmy a mis en avant, à cette occasion, la nouvelle stratégie "Forêts du Maroc 2020-2030", lancée le 13 février 2020 par le Roi Mohammed VI, citant parmi les axes principaux de cette stratégie, la réforme institutionnelle du secteur, à travers la création de l’ANEF conformément à la loi n°52.20, et la réforme législative à travers l’actualisation des textes juridiques en vigueur relatifs à la gestion du patrimoine forestier national.
Il a en outre expliqué que l’Agence s’est penchée sur l’élaboration d’un texte juridique important - le projet de loi n°21.22 relatif à la préservation des forêts et leur développement durable - estimant que ce projet aura un impact significatif sur le développement durable du patrimoine forestier national, en réglementant toutes les méthodes et approches de gestion et d’exploitation de ce patrimoine en tant que richesse naturelle dont la responsabilité de conservation incombe à toutes les administrations et institutions publiques.
Le Maroc dispose d’un patrimoine forestier d’environ 9 millions d’hectares, qui joue un rôle important sur les plans écologique, social et économique.
La journée d’étude, organisée conjointement par la DGSN et l’ANEF, met en avant les efforts de la DGSN dans la lutte contre la criminalité forestière, avec notamment au programme la présentation d’exposés sur la gestion du patrimoine forestier, en plus du cadre juridique et des différents types des délits forestiers.