Israël : Benkirane fait prévaloir la raison d’Etat et vole au secours d’El Othmani, non sans arrières pensées

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Abdalilah Benkirane, ancien chef du gouvernement et ex-secrétaire général du PJD : Au nom de la raison d’Etat

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Abdalilah Benkirane vole au secours de Saad Eddine El Othmani, secrétaire général du PJD, chef du gouvernement et en même temps son frère ennemi. Pris à partie par les bases de sa formation politique pour avoir signé au nom du Royaume la déclaration conjointe entre Maroc, les Etats-Unis, Israël, le chef du gouvernement a attendu le conseil du gouvernement de jeudi pour s’exprimer, et c’est son prédécesseur à la tête du gouvernement et du parti qui a pris sa défense, plaidant la raison d’Etat à laquelle ne pouvait déroger l’actuel chef du gouvernement.

Les islamistes du PJD, comme presque tous les islamistes du Maroc ont toujours rejeté toute normalisation avec l’Etat Hébreu, et dire que la reprise maroco-israélienne fait sensation chez eux et un doux euphémisme. Certains n’hésitant pas à exiger d’El Othmani la double démission, du gouvernement et de la direction du parti.

On pouvait s’attendre à ce que la figure emblématique du PJD qu’est Abdalilah Benkirane saisisse l’occasion pour enfoncer le clou et par la même occasion le chef du gouvernement qui avait cautionné son limogeage de la formation de l’actuel gouvernement, n’hésitant pas par la suite à l’écarter de la direction du parti. 

Mais A. Benkirane est beaucoup plus malin que ça, et c’est une autre partition qu’il a jouée. Au nom de la raison d’Etat il est monté au créneau pour défendre la politique étrangère du Maroc, mettant également en avant la fibre patriotique en donnant la primauté à l’unité territoriale du pays sur toute autre considération.  

Dans ce live diffusé mercredi soir sur sa page Facebook, Benkirane s’est faussement interrogé s’il était possible pour El Othmani de refuser de signer ? Etre dans l’exécutif, a-t-il précisé, « signifie que l’on fait partie de l’Etat, qu’on adhère à ses positions et qu’on les soutient». Et même si le PJD, en tant que parti politique issu du mouvement islamiste, est contre la normalisation, il est dans l’obligation de soutenir la décision du Maroc ».

« Le Roi a pris une décision, mais n’a interdit à personne d’exprimer son avis. Sauf que quand on est le parti qui dirige le gouvernement, il est impératif de se ranger du côté de l’Etat. Ce n’est pas une position personnelle, mais celle de tout un pays », a-t-il martelé.

Insistant sur les positions du Souverain à l’égard des Palestiniens, mais aussi à l’égard du PJD quand le Roi avait refusé de donner une suite favorable à ceux qui réclamaient la dissolution du parti au lendemain des attentats du 16 mai 2003, Abdalilah Benkirane appelé les PJDistes à soutenir les décisions royales, et à « ne pas « saper » les efforts de tout un pays » ou contribuer à le tourner en dérision sur la scène international.

A Benkirane qui a rappelé ne plus avoir aucun contact avec le chef du gouvernement, s’il a appelé les troupes islamistes au calme, a tout de même tracé des limites à sa mansuétude en déclarant que le moment de demander des comptes au secrétaire général viendra dans le cadre des organes du parti. De là à croire qu’il se positionne pour prendre sa revanche, il n’y a qu’un pas qui n’est pas tellement difficile à franchir.  C’est aussi une façon d’envoyer à Qui de droit le massage comme quoi il est un homme sur qui on peut compter. Il n’allait tout de même pas laisser El Othmani moissonner tous les bénéfices pour lui.

 

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