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L’interview d’El Othmani crée la polémique
Saadeddine El Othmani, nouveau chef de gouvernement désigné s’est entretenu, ce mercredi 22 mars avec le journal espagnol le « Correo Diplomatico ». Au cours de cette interview, El Othmani a parlé de l’empreinte islamique du PJD, des relations bilatérales entre l’Espagne et le Maroc et de sa capacité à former le gouvernement. Mais il a surtout créé une polémique pour le moins difficile à décrypter.
Le choix de réserver sa première interview depuis sa nomination à la tête du gouvernement à un journal étranger continue à susciter beaucoup de remous. D’ailleurs, notre confrère de Médias 24, Jamal Amiar, a bien expliqué les raisons qui ont fait éclater cette polémique. Le journaliste tangérois a noté qu’El Othmani, qui n’a toujours pas fait de déclarations officielles à la presse nationale, a répondu volontiers à la demande d’un journal espagnol, qui de surcroît se situe dans la ville occupée de Sebta. Plus étrange encore, le chef de gouvernement désigné provoque les foudres de l’opinion publique, mais préfère tout de même garder le silence et ne pas justifier son choix déconcertant. Encore plus inexplicable, le nouveau chef de gouvernement désigné n’a évoqué que des banalités pendant cette interview.
« Je suis très positif et optimiste, nous allons fermer bientôt cette parenthèse de désaccords » a déclaré El Othmani à « Correo Diplomatico ». Celui-ci a fait part de son intention de n’épargner aucun effort pour la formation du nouvel exécutif. Les prémices du déblocage sont donc de plus en plus claires si l’on en croit le nouveau chef de gouvernement.
El Othmani, conscient de la complexité de la situation, a réitéré sa détermination à venir à bout de sa mission. « Le Maroc ne peut plus se permettre de continuer à attendre » a-il- ajouté, notant que le rôle focal que joue effectivement le Maroc comme « pont entre l’Afrique et l’Europe » rend la formation du gouvernement plus indispensable et décisive.
Par ailleurs, le nouveau chef de gouvernement désigné a rappelé que les relations bilatérales entre l’Espagne et le Maroc sont au beau fixe. Il a souligné dans ce sens qu’« il faut prendre en compte que face aux éventuels désaccords, toujours surmontés avec finesse et intelligence, les bonnes relations entre les deux pays jouissent d'une bonne santé et sont consolidées ».
Dans ce même esprit, El Othmani a insisté sur la solidarité et l’esprit d’entraide qui règnent au sein du PJD. A ce sujet, ce dernier a déclaré « Nous sommes un parti uni » avant d’ajouter qu’« il ne faut pas confondre les tensions internes avec un débat vif ». El Othmani a également fait savoir qu’il se sentait appuyé par les membres du parti. D’ailleurs le conseil national du parti, qui s’est tenu le 18 mars, a unanimement appelé à l’accélération de la composition d’un exécutif « fort et homogène ».
Cet entretien a été donc une occasion pour le chef de gouvernement désigné d’exprimer sa volonté constante de poser les jalons d’une majorité gouvernementale harmonieuse et solide, ainsi que d’insister sur la nécessité de renforcer la coopération bilatérale entre les deux pays.
D’autre part, concernant l’issue des tractations, Lahcen Daoudi nous a confié, quant à lui, que « le gouvernement verra le jour d’ici la semaine prochaine, sinon il ne le verra jamais ». Une déclaration qui pourrait troubler plus d’un. En attendant, les jours à venir sont seuls capables d’apporter une réponse à toutes ces questions brûlantes, face à une situation des plus complexes dans l’histoire de la politique au Maroc.