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Le Maroc n’a pas besoin d’entrer en négociation avec le Polisario
Un nouvel espoir pour les discussions sur le Sahara ? Tel est le titre d’un article paru, ce mardi 9 mai 2017, sur le site de Carnegie Endowment For International Peace. Pour Jacque Rousselier, alors que le Polisario a besoin de nouvelles discussions pour amplifier son plaidoyer pour un référendum d'autodétermination, le Maroc peut poursuivre son offre d'autonomie sans négociation
Le 28 avril dernier, le conseil de sécurité de l’ONU a voté la résolution 2351 prorogeant d’un an le mandat de la MINURSO et appelant également à des négociations. L’ONU se dit prête à poursuivre ses démarches pour un règlement politique sur le Sahara marocain.
Dans un article paru sur le site de Carnegie Endowment, l’ONG rappelle que l'année écoulée a vu des tensions importantes entre le Maroc et l'ONU suite aux déclarations de l’ancien secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, lors d'une visite controversée dans les camps de réfugiés sahraouis, poussant le Maroc à expulser la plupart des membres du personnel international de la MINURSO. L'impasse diplomatique qui en a résulté a mis l'accent sur la nécessité de dynamiser les démarches de l'ONU pour un règlement politique, indique l’article.
En août 2016, le Maroc a mené des travaux d’entretien routier et des opérations anti-contrebande dans la zone tampon de Guergarate, avec le consentement de l’ONU. Le Polisario a vite fait de réagir et d’accuser le Maroc de ne pas respecter l’accord de cessez-le-feu et a envoyé ses troupes à Guergarate, souligne Rousselier. En février 2017, Guterres appelle le Maroc et le Polisario à se retirer de la zone tampon. Le royaume annonce son retrait le lendemain même tandis que le Polisario a fait fi aux appels du secrétaire général de l’ONU et a, malgré tout maintenu ses troupes à Guergarate.
Le 10 avril dernier, Antonio Guterres a présenté aux membres du conseil de sécurité son rapport sur la situation concernant le Sahara. Ce rapport, précise l’auteur de l’article, a permis une évaluation franche de l'impasse actuelle et a jeté les bases des négociations directes entre le Maroc et le Polisario. En particulier, le paragraphe 55 du rapport fait référence aux «interprétations sensiblement divergentes» des parties du mandat de la MINURSO et le paragraphe 83 appelle l'Algérie et la Mauritanie à contribuer au processus de négociation auquel ils ne sont actuellement que des observateurs, même si le Maroc a toujours soutenu que l'Algérie était une partie prenante directe du différend.
Par ailleurs, Antonio Guterres devrait nommer l'ancien président de l'Allemagne et directeur général du FMI, envoyé spécial pour faciliter les négociations entre le Maroc et le Polisario. La nomination de Köhler pourrait ajouter du poids politique et diplomatique à la recherche d'une solution négociée dans ce conflit de longue date, puisque la plupart des envoyés nommés depuis le départ de James Baker en 2004 ont été des diplomates de rang intermédiaire, estime Rousselier.
Toutefois, l’auteur estime que même avec un tel envoyé, la reprise des négociations directes et les discussions de proximité reste incertaines. Alors que le Polisario a besoin de nouvelles discussions pour amplifier son plaidoyer pour un référendum d'autodétermination, le Maroc peut poursuivre son offre d'autonomie sans négociation et éliminer progressivement la dimension internationale du conflit, conclut-il.