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Le roi prend part à Abidjan à la cérémonie d'ouverture du 5ème sommet UA-UE
Le roi Mohammed VI accompagné du prince Moulay Rachid, a pris part, ce mercredi 29 novembre à Abidjan, à la cérémonie d’ouverture du 5ème Sommet Union Africaine – Union Européenne
Intervenant à l’ouverture du sommet, le président de la république de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a souligné l’importance de cette rencontre qui doit constituer un tournant pour le processus de partenariat et de coopération entre l’UA et l’UE, et un point de départ pour un partenariat stratégique entre les deux continents.
«Nous devons prendre des décisions pertinentes et fortes», a-t-il dit, invitant à un sursaut pour un changement nécessaire face aux défis relatifs à l’emploi des jeunes, à la préservation de la paix et la sécurité et à lutte contre le réchauffement climatique.
Les défis de la paix et de la sécurité et la lutte contre le terrorisme nécessitent des actions fortes et pertinentes à l’instar de la force conjointe du G5 Sahel, a-t-il relevé, appelant également à des mesures urgentes et rigoureuses pour contribuer au règlement de la crise en Libye et faire face aux pratiques inhumaines et au drame «ignoble» dont sont victimes les migrants dans ce pays.
Au sujet des enjeux climatiques, il a invité l’ensemble des pays à respecter les engagements pris lors de la signature de l’Accord de Paris sur la lutte contre le réchauffement climatique
Le président ivoirien a, en outre, mis l’accent sur l’importance de l’accroissement des investissements européens publics et privés en Afrique dans les secteurs des infrastructures, des transport, des énergie et des nouvelles technologies et ce, en vue de renforcer la compétitivité du continent dans ces domaines.
Dans son intervention, le président de la république de Guinée, président de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA, Alpha Condé s’est félicité de la participation du roi au Sommet d’Abidjan, saluant l’engagement panafricain du souverain.
Abordant la coopération UA-UE, il a souligné qu’après la déclaration politique de Bruxelles en avril 2014 et en dépit des résultats accomplis, « la réalisation des objectifs demeure compromise par une multitude de défis liés à la sécurité, aux changements climatiques et à la question du financement du développement ».
Les deux Unions se sont investies énormément pour apporter des réponses à ces défis, comme c’est le cas pour la lutte anti-terroriste avec l’exemple de la force G5-Sahel, a-t-il dit.
Dans son intervention, le président du conseil européen, Donald Tusk a appelé à une action et une stratégie communes pour mettre en œuvre les dispositions de l’Accord de Paris et les objectifs de l’Agenda 2030 sur le développement durable.
L’Europe comme l’Afrique sont confrontées aux défis de la paix et de la sécurité, a-t-il noté, soulignant l’importance des actions communes pour lutter et faire face à la menace terroriste et trouver des solutions à la problématique de la migration. «Nous avons besoins de solutions et programmes communs pour faire face à ces fléaux », a-t-il dit.
Pour sa part, le président de la commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat qui a salué le retour du Maroc au sein de la famille institutionnelle africaine, a souligné que le thème retenu pour le Sommet cadre parfaitement avec le thème annuel de l’UA, à savoir « tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse », ce qui prouve que «nous partageons les mêmes préoccupations ».
Le poids des défis nous impose un véritable partenariat mutuellement bénéfique pour les deux parties, a-t-il indiqué, mettant l’accent en particulier sur des actions en faveur des jeunes qui représentent, a-t-il rappelé, plus de 60% de la population du continent.
De son côté, le président de la commission européenne, Jean-Claude Juncker, a souligné que le partenariat Europe-Afrique qui a connu beaucoup de progrès, doit se renforcer davantage à travers une coopération multisectorielle aux impacts positifs sur le développement durable.
«L’Europe sort d’une décennie de faible croissance. De l’autre côté, la croissance de l’Afrique a été impressionnante, mais très souvent moins inclusive », a-t-il dit, appelant au lancement de davantage d’actions de partenariats « d’égal à égal », et à la mobilisation de moyens financiers supplémentaires dans la coopération entre les deux continents.
«Notre partenariat, qui doit être égal à égal, ne devrait pas se limiter aux échanges entre responsables politiques et institutions. Il faut faire en sorte que les jeunes, qui tiennent entre leurs mains le destin de demain, soient associés à nos projets », a-t-il dit.
Prenant la parole à son tour, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est félicité du thème du Sommet, relevant que les jeunes représentent l’avenir et il faut les écouter et les placer au centre de nos actions et programmes nationaux et internationaux, appelant à la mise en place d’une nouvelle plateforme de coopération qui reconnait l’énorme potentiel de l’Afrique.
Au sujet de la menace terroriste qui pèse sur les deux continents, Guterres a appelé à doubler d’efforts pour le déploiement d’une force africaine à même de faire face à ce fléau.
Le SG de l’ONU qui a appelé à mettre fin à la tragédie de la migration clandestine, a dénoncé le traitement inhumain des migrants en Libye, invitant les pays à prendre en considération la dignité humaine et les droits des migrants dans le traitement de cette question.
Le développement durable et inclusif est une fin en soi, a-t-il dit, soulignant la nécessité impérieuse de lutter contre le changement climatique.
Le président parlement panafricain, Roger Nkodo Dang, et le président parlement européen, Antonio Tajani, ont, par la suite, mis en évidence l’apport que peuvent jouer les deux unions parlementaires pour le renforcement du partenariat gagnant-gagnant entre l’UA et l’UE.
Ils ont, à cet effet, fait état des questions examinées lors de la session conjointe tenue récemment par les deux institutions en prélude au sommet UA-UE.