Le visiteur … Par Samir Belahsen

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Un sourire peut en cacher un autre - Josep Borrel, le haut représentant de l’Union Européenne pour les affaires étrangères est attendu à Rabat ce jeudi où il aura des entretiens avec Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères marocain

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La cause… Par Samir BELAHSEN

« Les États Unis s’occupaient de notre sécurité, la Chine et la Russie fournissaient les bases de notre prospérité.Ce monde n’existe plus. »

Josep Borrel

« Au demeurant, il serait totalement absurde de le penser puisqu’aujourd’hui la loi de la jungle règne aux portes de l’Europe, en Ukraine, où une grande puissance profite de sa force pour écraser son voisin. »

Josep Borrel à propos du jardin et de la jungle

Le Haut représentant de l'Union européenne (UE) pour les affaires étrangères, Josep Borrell effectuera, jeudi, une visite officielle au Maroc. Cette visite s’inscrit «dans le cadre de la volonté des deux parties d'approfondir leur relation stratégique».

Mr Nasser Bourita le reçoit jeudi matin. En septembre dernier à New York, les deux homologues avaient affirmé leur «volonté mutuelle d'approfondir le dialogue et la coopération, dans le cadre du partenariat stratégique entre l'Union européenne et le Maroc», selon les termes du communiqué conjoint.

Fin août dans une interview à une chaine Espagnole, il avait défendu la tenue d'un «référendum d’autodétermination» au Sahara. Ces propos pour le moins inappropriés, nuancés par la suite, auraient conduit à l'annulation de la visite qu’il devait effectuer au Maroc.

Au-delà de cette fumante déclaration sur le referendum, il y a sa fameuse déclaration sur la théorie du jardin et de la jungle. Il avait osé : « Oui, l’Europe est un jardin. Nous avons construit un jardin […] Le reste du monde n’est pas exactement un jardin. La plus grande partie du reste du monde est une jungle, et la jungle pourrait envahir le jardin. »

L'agenda officiel prévoit une visite dans la ville de Fès, qui accueille l'Université euro-méditerranéenne, où il donnera une conférence.

Nous souhaitons donc la Bienvenue à notre ami socialiste espagnol Catalan et ancien volontaire dans un kibboutz fondé par des colons polonais en 1946, dans notre jungle en espérant qu’il ne s’y égare pas.

Cette visite semble-t – il signifie la fin de la crise. 

Annoncerait-elle, pour autant, le début d’une nouvelle étape ?

Je ne le crois pas même si les nouvelles données géopolitiques semblent l’exiger. L’Europe ne peut plus faire l’économie d’une revue de fonds de sa relation avec le sud de la méditerranée. 

L’opération / l’agression Russe contre l’Ukraine, la rivalité encore froide entre la Chine et les États unis, rebattent toutes les cartes ; elles devraient impliquer une recomposition des alliances à l’échelle mondiale. L’Europe sans allié solide en Afrique risque de n’y jouer que le rôle du grand perdant.

Ce que Mr Borrel et l’Europe devraient d’abord saisir c’est que les pays du sud veulent s’émanciper pour plus de souveraineté, de liberté de choix, de respect, se trouver une place sous le soleil…, dans un monde moins injuste.

Ils ne veulent surtout pas de leçons, ni de dictats…

Les pays de la périphérie, au sens de Samir Amine, n’acceptent plus d’être considérés comme des banlieues. 

Le premier choc pétrolier avait déjà révélé que les pays du sud, quand ils y sont acculés, peuvent utiliser toutes leurs ressources comme arme politique. 

Et pour paraphraser le même Samir Amine, meilleur critique de l’eurocentrisme, je voudrais ajouter qu’il est temps de reconnaître que les libertés individuelles, beau prétexte pour justifier les attitudes ethnocentriste de l'Occident, ne peuvent s’épanouir que dans le respect des droits des peuples. Si la liberté en tant que valeur universelle est une invention qui a marqué un saut qualitatif dans le progrès des sociétés, les chemins de sa conquête n’ont pas été encore totalement parcourus, si jamais ils le sont ! 

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