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Majorité gouvernementale : Benkirane suspendu au congrès extraordinaire du RNI
Au cours de son premier round, Benkirane n’a pas rencontré le RNI. Il a bien cherché à le faire en demandant qui représentait le RNI en attendant le congrès extraordinaire. Il lui a été signifié qu’il ne pouvait discuter qu’avec un président élu
Le temps des tractations pour la formation du nouveau gouvernement, Benkirane a comme suspendu son vol. « Il n’y a rien. Absolument rien depuis la fin de la semaine passée, » affirme un allié de la coalition sortante. Le conseil de gouvernement tenu lundi confirme le mode attentisme. Restreint, sans les 12 ministres contraints à la démission pour cause de cumul des mandats, le conseil de gouvernement a été consacré à la crise des lentilles. « En fait, c’est l’attentisme absolu », confie ce ministre.
Après avoir rencontré les leaders de l’Istiqlal, du Mouvement Populaire, de l’USFP, du PPS, de l’Union constitutionnelle et même du MDS, le chef de gouvernement semble observer une pause. Un premier round de ces négociations où tous n’étaient pas invités à la table d’Abdalilah Benkirane et au cours duquel beaucoup se sont empressés de dessiner les contours d’une majorité gouvernementale annoncée avec les partis de la défunte koutla qui en constitueraient l’ossature. Samedi, devant le conseil national du PJD, le leader des islamistes a bien confirmé que les instances du PPS et de l’Istiqlal se sont prononcées en faveur d’une participation gouvernementale. L’USFP qui a d’ores et déjà annoncé que sa place serait aux côtés des partis nationaux démocratiques prépare la réunion de sa commission administrative. Driss Lachgar et Habib El Malki espèrent de toutes leurs forces y décrocher l’imprimatur de l’entrée dans un gouvernement dirigé par les islamistes et le feu vert des militants.
Abdalilah Benkirane est-il arrivé au bout de ses peines ? A-t-il bouclé sa majorité dès un premier round qui s’est déroulé sans grand bruit ? Le personnel politique, y compris les alliés de la coalition sortante, ont du mal à y croire ? Pour ce fin connaisseur des arcanes partisans, le chef de gouvernement est toujours en quête d’une majorité. Le round des négociations pour la formation du nouveau gouvernement, explique-t-il, n’est qu’un premier tour de piste. « Le scénario d’un Exécutif PJD-Bloc démocratique est loin d’être définitif ou figé. Le Rassemblement national des indépendants n’a pas encore dit son dernier mot », croit savoir ce ténor de l’ancienne majorité.
Le RNI est tout à la préparation de son congrès extraordinaire qui se réunit samedi 29 octobre à Bouznika pour élire son prochain président. On le sait, Aziz Akhenouch contre lequel se présente Rachid Sassi, membre du conseil national du parti de la colombe, est assuré de remporter les suffrages des congressistes et de succéder à Salaheddine Mezouar démissionnaire. Membres de la délégation accompagnant le Roi dans trois pays d’Afrique, les deux hommes débattent-ils de la participation gouvernementale ou pas du RNI ? La question est sur toutes les lèvres RNistes…
Au cours de son premier round, Benkirane n’a pas rencontré le RNI. « Il a bien cherché à le faire en demandant qui représentait le RNI en attendant le congrès extraordinaire. Nous lui avons bien signifié qu’il ne pouvait discuter qu’avec un président élu. Et pour ce faire, il devait attendre la date butoir du 29 octobre. Mais nous ne lui avons jamais dis de nous attendre. Benkirane est seul juge. Quant à nous, au RNI, nous devons régler notre cuisine interne, » soutient ce membre du bureau politique du Rassemblement national des indépendants.
Faut-il dès lors placer le RNI sur les bancs de l’opposition comme l’ont fait des analystes proches du PJD ? « Nous n’avons dit ni oui ni non à la participation au prochain gouvernement », rappelle ce membre fondateur du Rassemblement.
Fort de son alliance avec l’Union constitutionnelle -58 députés à eux deux-, le RNI est désormais un acteur qui compte et qu’il le veuille ou non, Abdalilah Benkirane est bel et bien en train d’attendre le successeur de Mezouar. A cela, il convient d’ajouter que l’élection du président de la chambre des députés, celle-là même qui dessine la majorité, est elle aussi en stand by. S’il décide de rejoindre la majorité et de siéger au sein du gouvernent Benkirane, le RNI serait sur les starting block pour la course vers le perchoir. Trois candidats pour le fauteuil présidentiel sont déjà pressentis : Rachid Talbi Alami, Mustapha Mansouri et Mohamed Abbou.