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Mohamed Salah Tamek à Moncef Marzouki : ''Vous avez été victime des stratagèmes de certains milieux''
Mohamed Salah Tamek et Moncef Merzouki
Rabat - Les journalistes Omar Radi et Soulaimane Raissouni sont des détenus de droit commun accusés de viol, et ne sont pas poursuivis pour une affaire liée à la liberté d'expression, souligne le juriste et ex-détenu politique, M. Mohamed Salah Tamek dans une lettre ouverte adressée à l'ancien président de la Tunisie Moncef Marzouki.
M. Marzouki avait demandé dans une publication postée sur sa page officielle sur Facebook la libération des deux détenus.
"Je vous écris sous l'effet de la surprise, après avoir lu le message publié sur votre page officielle sur Facebook, dans lequel vous réclamez « la liberté pour les journalistes Omar Radi et Soulaimane Raissouni »", fait noter M. Tamek.
"Vous avez, sans avis préalable, évoqué un dossier judiciaire ouvert devant une justice indépendante d'un pays frère et vous avez violé les droits des victimes présumées des deux personnes susmentionnées, sans aucune considération pour la logique saine des droits de l'Homme qui requiert la nécessité d'examiner tous les détails et toutes les données avant de prendre une quelconque position", déplore M. Tamek dans cette lettre.
Il a fait savoir, à cet égard, que plusieurs parties, en particulier les membres de familles des personnes concernées et leur clan politique, cherchent à conférer un caractère humanitaire à leur cas, en tentant de cacher la réalité et de tromper, au nom de la lutte pour les droits de l'Homme, plusieurs personnalités et des organisations étrangers.
"Malheureusement, ces ruses ont pu manipuler vos sentiments humains nobles, vous qui croyez défendre les droits de deux personnes, supposées, selon vous, être incarcérées injustement et arbitrairement pour leurs opinions, alors qu'en réalité elles sont des détenus de droit commun accusés de viol", souligne M. Tamek, relevant que certaines parties tunisiennes avaient déjà publié des communiqués avec le même contenu de votre publication et ont été considérés comme des surenchères de la part de milieux des droits humaines, syndicaux ou politiques.
"Mais, lorsque ceci est dit par un militant des droits de l'homme et par un ancien président de la République comme vous, les choses suscitent l'étonnement et soulèvent nombre d'interrogations sur les parties qui vous ont poussé à prendre une telle position, qui est loin de la logique universelle des droits de l'Homme", affirme M. Tamek.
Dans sa lettre, M. Tamek fait observer que ce qui n'est pas rassurant dans tout cela, c'est qu'un camp d'arrivistes et de fabulateurs s'est réuni et a mobilisé la presse à sensation, dont certains journaux et des sites étrangers qui ne cherchent qu'à ternir l'image du Maroc, et parmi eux ceux qui ont procédé même à la falsification des chefs d'accusations attribués à l'un des prévenus, en parlant d'''attentat à la pudeur", au lieu de crime de "viol". Le but étant de dissimuler la vérité devant leur public, qui d'ailleurs ne va en aucun cas comprendre la solidarité de ces médias et l'appel à la libération d'un individu qui est poursuivi pour viol, précise-t-il.
"Vous avez été victime des stratagèmes de certains milieux qui ont mobilisé leurs partisans et leurs fonds à l'intérieur et à l'extérieur du Maroc afin de renverser les faits et de transformer les mis en cause en victimes, en faisant de leurs dossiers, qui s'inscrivent dans le cadre des affaires de droit commun, des questions de droits de l'Homme, en violation de toutes les valeurs universelles et sans aucune considération pour les droits des victimes citées dans les deux dossiers ", a-t-il regretté.
"J'aurais aimé m'adresser à vous dans un contexte différent, sachant que je connais vos positions honorables vis-à-vis de questions justes de mon pays et à leur tête la question du Sahara marocain, mais le destin a voulu que ma lettre soit celle de +reproches+, qui vous aidera peut-être à revoir votre position, que vous avez exprimée sur votre page, et ce en considération de votre histoire de lutte et par respect de la justice du Royaume du Maroc, ou aucun responsable ne s'est jamais exprimé dans une affaire intérieure tunisienne", souligne-t-il.
M. Tamek a espéré sincèrement dans cette lettre que le procès des deux personnes concernées sera entouré de toutes les conditions et les garanties d'un procès équitable.