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Rapport de l’ONU sur le Sahara Marocain : Quid de la position américaine ?
Les États-Unis, principaux contributeurs financiers de l'ONU, vont assurer la présidence du conseil de sécurité au cours du mois d’avril. Une opportunité pour Washington qui cherche les moyens de réduire ses financements de l’organisation, ainsi qu’une occasion de revoir la mission de la Minurso.
Le conseil de sécurité devrait mener, sous la présidence de Nikki Haley, le débat annuel au sujet de la situation au Sahara. Rien n’est certain pour le moment étant donné le flou qui entoure les positions de la diplomatie américaine depuis l’élection de Donald Trump.
La nouvelle administration US a, depuis son arrivée, fait table rase des anciennes décisions, notamment en matière de diplomatie et de relations internationales. Le président américain n’a pas caché ainsi son vœu de soutenir fermement Israël, il est même allé jusqu’à déclarer ouvertement son intention de déplacer l’ambassade américaine à Jérusalem, dans une provocation claire aux autorités palestiniennes. La Maison Blanche a fait savoir également que « le départ de Bashar El Assad n’était plus une priorité pour les Etats-Unis », tout en critiquant constamment l’OTAN. Des décisions pas si inhabituelles mais qui ne s’exprimait, jamais, avec une telle brutalité.
Trump a également mis en veilleuse l’hostilité de Washington à l’égard la Russie, sans toutefois, jusque-là, tenir envers Moscou toutes ses promesses électorales sans doute sous la pression du complexe militaro-industriel qui a vu le budget de la défense augmenter de 7%. Les inquiétudes européennes ne sont pas non plus étrangères au ralentissement de la mise en œuvre du programme électoral de Trump, alors que la France refuse d’emboîter le pas à la diplomatie américaine vis-à-vis de Damas.
C’est dans ce sillage que Nikki Haley, ambassadeur américaine à l’ONU, a insisté, lors de son passage au sénat américain pour sa confirmation en février dernier, sur la nécessité de « revoir les missions [onusiennes dans les zones de conflits] une à une » et la réduction du budget du Département d’Etat de 30% confirme l’intention de l’administration américaine non seulement de contraindre les autres pays membres de l’OTAN à plus d’engagement financier dans l’organisation atlantique mais aussi sa volonté de réduire le financement des opérations de maintien de paix.
Cette orientation induit naturellement l’interrogation sur l’avenir de la Minurso pour laquelle Rabat avait déjà suspendu sa contribution en raison du parti pris de nombre de se membres.
En somme, les intentions américaines concernant le dossier du Sahara restent, à l’heure actuelle, confuses et incertaines. De toutes les manières, et tout au long de ces trois dernières années le Département d’Etat n’a pas été d’un grand soutien au Maroc, contraignant souvent Rabat à réagir énergiquement.