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Roi Mohammed VI : Les Marocains ne veulent pas d'institutions régionales, lettre morte
Le Roi Mohammed VI a adressé un message au 3e Forum parlementaire des régions qui a ouvert ses travaux mercredi à Rabat.
Le Souverain a souligné, mercredi, la nécessité de veiller à la cohérence et à la complémentarité des missions assignées à l'ensemble des acteurs publics territoriaux, plus particulièrement, aux collectivités territoriales, notant que les Marocains ne veulent pas d’institutions régionales qui restent lettre morte.
Les Marocains aspirent plutôt à disposer de « régions agissantes qui répondent à leurs préoccupations pressantes, et qui contribuent à l’amélioration de leur quotidien », a-t-il souligné.
De fait, a relevé le Roi, les lois qui régissent ces structures territoriales ont confié aux régions, des missions de promotion du développement intégré et durable, aux Conseils des préfectures et des provinces, des missions de promotion du développement social en milieu rural autant que dans les espaces urbains et enfin aux communes, des missions de prestation de services de proximité aux habitants.
« A cet égard, nous vous invitons à prendre part à l’effort de réflexion qui doit conduire à la mise en place d’un cadre méthodologique définissant le calendrier des étapes par lesquelles les régions devront passer dans l’exercice de leurs compétences », a dit le Souverain, précisant que la conception de ce cadre doit prendre en considération les exigences de complémentarité entre les compétences propres, partagées et transférées et doit tenir compte des capacités financières et managériales spécifiques à chaque région, tout en gardant à l’esprit les nouvelles solutions institutionnelles dont l’efficacité a été éprouvée.
Après avoir noté que les différentes régions du Royaume ont connu des « évolutions contrastées » dans la mise en œuvre des programmes de développement régional, le Roi a fait observer que pour que ces programmes se traduisent en réalisations effectives et complémentaires des politiques sectorielles menées au niveau territorial, les régions ne devront pas se limiter aux filières habituelles de financement.
Les régions, sont appelées, en effet, à réfléchir attentivement aux modalités de mobilisation des financements nécessaires à ces programmes et à leur diversification grâce à différents partenariats, y compris la coopération décentralisée, a ajouté le Souverain.
Dans le même contexte, le Roi Mohammed VI a rappelé que les dispositions et les chantiers lancés récemment, notamment ceux relatifs à la déconcentration administrative, à la réforme du Système d’appui et de protection sociale, au dispositif de formation professionnelle, à la refonte du cadre juridique et réglementaire des Centres régionaux d’Investissement, s’insèrent dans le cadre de la vision royale globale qui entend réunir les conditions favorables à l’aboutissement du processus de développement régional, par l’accélération de la cadence de sa mise en œuvre et par l’habilitation de toutes les régions à exercer pleinement et efficacement leurs compétences.
Dans ce cadre, le Souverain a rappelé avoir exhorté les élus, lors de la deuxième édition du Forum, à concevoir des solutions locales adaptées aux problèmes des jeunes, constatant, toutefois, que les «initiatives des Régions restaient en-deçà de Nos ambitions et qu’elles ne répondaient pas aux attentes des catégories concernées ».
Par conséquent, il a, de nouveau, mis en exergue le « caractère prioritaire de cette question urgente » et insisté notamment sur la nécessité d’une « approche participative pour élaborer des plans et des programmes régionaux d’insertion des jeunes, qui soient complémentaires et compatibles avec la Stratégie nationale intégrée de la jeunesse ».
De même, le Souverain a appelé le gouvernement, le Conseil économique, social et environnemental et les autres organismes publics concernés, à accompagner les régions dans ce domaine, à leur apporter leur appui pour atteindre cet objectif et contribuer ainsi à la mise en œuvre des droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux ainsi qu’au renforcement des mécanismes de médiation au niveau territorial.
L'adoption des principes de bonne gouvernance et de corrélation entre exercice de responsabilités et reddition des comptes, demeure la pierre angulaire de toute action visant à renforcer l’efficacité des institutions, à promouvoir le développement local et régional intégré, a affirmé le Roi, appelant les collectivités territoriales à insérer dans leurs programmes, « des projets à même d’apporter plus de justice sociale et territoriale, de réduire les formes existantes de marginalisation et d’exclusion ».
« De la valorisation des ressources humaines à la notion de responsabilité et de demande de reddition des comptes, en passant par les nouveaux modes de gestion et les mécanismes d’implémentation modernes, nombreux sont, en effet, les sujets qui vous interpellent et vous incitent à identifier les causes réelles de la situation actuelle et, partant, à chercher des solutions réalistes, adaptées et transparentes aux problèmes posés, à répondre favorablement aux doléances et aux attentes des citoyennes et des citoyens », a lancé le Souverain à l’adresse des participants au forum.